L'Ivoirienne qui dessinait des mangas
Naruto, Ken, Deauth note, Demon slayer, Les Chevaliers du zodiac, Marilyse Gouaméné connaît tous ces titres. Ils ont bercé son enfance et planté une vocation en elle. Aujourd’hui, cette artiste de 24 ans est sur le point de publier son propre manga mais donne aussi des cours à ceux qui voudraient suivre sa voie.
Son choix de carrière ne l’a pas déçue. La mangaka ivoirienne est connue dans sa communauté et beaucoup se sont inscrits à ses modules, poussés par une passion similaire à la sienne. Pas besoin d’être originaire de Tokyo pour dessiner ces personnages reconnaissables entre mille ou publier ses œuvres, Marilyse Gouaméné y parvient très bien de son Abidjan natal.
« Très tôt cet univers m’a séduite. J’adorais les Shonen, ces mangas destinés aux garçons et cela surprenait tout le monde autour de moi. On me répétait souvent ce ne sont pas des dessins animés pour filles » se souvient la dessinatrice. Loin de la dissuader, ces commentaires ont renforcé son intention d’en faire un métier.
En 2022, elle a rédigé un livre de méthodologie paru en librairie. Son objectif était d’apprendre aux intéressés les bases du manga, astuces à la clé. « Nous commençons à sortir de l’ombre. Avant dire que l’on aimait les mangas, c’était passer pour immature(s) devant des gens qui ne nous comprenaient pas, à présent les choses sont différentes » ajoute-t-elle. Presque chaque jour, elle réunit ses élèves dans une salle et partage avec eux ses connaissances. Comment donner une expression au regard, perfectionner les traits du visage ou conférer une impression de mouvement (...), Marilyse leur montre tout. Son rêve devenir l’une des premières mangaka africaines de réputation internationale. « Nous sortons peu à peu de l’ombre et ce qui paraissait impensable il y a 10 ans est en train de se concrétiser. C’est la preuve que rien n’est impossible».
