Le mal africain
Hakim Arif
Depuis les années 60, donc "les indépendances", des peuples n'ont rien appris sur la démocratie. Bon sang, ils ont fait quoi pendant toutes ces décennies. L'Inde était au même niveau, aujourd'hui, elle pose ses engins sur la lune; la Corée du Sud était encore dans les rizières, maintenant, rien ne se fait sans elle dans le domaine des micro-processeurs; la Chine était quoi dans les années 60?
En Afrique il y a eu l'illusion communiste, puis le rêve libéral, aucun d'eux n'a été mené à son terme. Le destin de plusieurs pays se dessinait ailleurs, les dirigeants n'étaient que les chefs de chantier de puissances étrangères.
Des pays comme l'Algérie, la Centre-Afrique, le Niger, pourtant riches en ressources naturelles, se battent encore avec les pires aspects du sous-développement. Quand leurs peuples leur demandent des comptes, ils répondent, tel pays nous a pillés.
Et vous faisiez quoi pendant qu'ils vous pillaient? Tous les échecs s'expliquent par le colonialisme et sa version néo. La belle affaire.
La vérité est que si vous avez été colonisés, c'est que vous étiez colonisables; si on vous a pillés c'est que vous étiez "pillables"; et si vous n'avez pas bougé de votre sous-développement, c'est que vous n'avez pas la seule ressource qui permet d'avancer, l'intelligence.
Et le peuple qui ne comprend rien, sort dans la rue et crie victoire. Spontané? Pas sûr.
Lorsque le Rwanda a pris les choses en main et qu'il a commencé à émerger, on a ressorti l'affreux génocide pour accabler le président Kagame. On lui met tout sur le dos alors qu'on sait très bien à quel point la France y était mouillée. On fustige sa dictature... Par contre, Bazoum, lui, on veut rétablir sa démocratie.
Pareillement, quand le Maroc décolle on fait tout pour le faire piquer du nez. Sauf qu'il a complètement changé la donne, sortant du cercle vicieux des idéologies nocives, changeant ses préférences. Ce n'était pas facile, mais le pays s'est accroché.