Turquie. Erdogan désapprouve les raids israéliens et bombarde les kurdes
« Nous pensons que la guerre doit avoir une éthique et que les deux parties doivent la respecter. Malheureusement, ce principe est gravement violé en Israël et à Gaza ». Il dénonce ainsi les "meurtres de civils sur le territoire israélien » commis par le Hamas et le Jihad islamique qu’il ne qualifie pas de terroristes.
Au même moment, le président de Turquie annonce que son pays va poursuivre ses opérations contre les Kurdes en Syrie et en Irak utilisant les bombardements aériens qui ne font aucune distinction entre civils et combattants.
"Nous avons déjà intensifié nos opérations aériennes et nous allons continuer et montrer aux terroristes que nous pouvons les détruire en tous lieux et à tous moments » a-t-il menacé.
L’armée turque a déclenché une série de bombardements depuis le 1er octobre et lundi soir, Erdogan pouvait annoncer que son pays a achevé "avec succès" la "première phase" de sa campagne de bombardements.
Même si le président turc semble rechercher un certain équilibre en condamnant également les attaques des jihadistes palestiniens, les médias turcs qui lui sont proches et des officiels ont exprimé tout leur sentiment anti-israélien.
Ali Erbaş, le président de la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet, service gouvernemental dont le budget équivaut à ceux de 12 ministères), a déclaré qu'Israël devait « se retirer des territoires palestiniens occupés », ajoutant: « nous sommes aux côtés du peuple palestinien opprimé et soutenons la lutte pour la libération de la mosquée Al-Aqsa... », rapporte le journaliste turc Burak Bekdil dans Gatestone Institut.
De son côté Yeni Şafak, un quotidien pro-Erdogan a écrit que « l'État terroriste israélien cible les civils ».
Un autre quotidien tout aussi pro-Erdogan, annonce non sans joie que « les foules israéliennes fuient le pays ».
Et selon le quotidien progouvernemental Türkiye, « Israël massacre par voie terrestre et aérienne ».
Quant à la chaîne d'information HaberTürk qui a diffusé en direct une interview d'Irit Lillian, ambassadrice d'Israël en Turquie, elle a été sévèrement critiquée par le journal islamiste Milli Gazete qui lui a répliqué : « Comment osez-vous ! Alors que les combattants de la liberté du Hamas envoient des dizaines d'occupants en enfer... », rapporte Burak Bekdil qui a été licencié par son journal pour avoir analysé la politique turque.