Al Hoceima: Trois ans de prison pour homosexualité
Le tribunal a prononcé sa sentence au cours de la semaine dernière. Condamnés en première instance, les deux accusés ont écopé d'un an et demi de prison ferme pour chacun. Le jugement a été rendu après avoir entendu les déclarations des deux accusés ainsi que les plaidoiries de leurs avocats et du représentant du Ministère public.
Une énième affaire...
L'affaire éclate lorsque l'un des accusés a déposé une plainte auprès de la police accusant le deuxième accusé d'avoir volé son téléphone portable. Ce dernier a été arrêté et interrogé au sujet des accusations portées contre lui. Il affirme aux enquêteurs qu'il n'avait pas volé le téléphone, mais qu'il l'avait reçu en cadeau de la part du plaignant.
L'enquête menée auprès des accusés a révélé par la suite qu'ils entretenaient une relation intime après s'être rencontrés sur les réseaux sociaux. Ils louaient un appartement dans la résidence Sidi Abid à Al Hoceima, ainsi qu'une cabane sur la plage de Souani dans la même ville, où ils se rencontraient régulièrement.
Suite aux résultats de l'enquête, la police judiciaire a transféré le dossier des deux accusés au tribunal de première instance d'Al Hoceima, puis devant le juge d'instruction, qui a décidé de les poursuivre pour " entretien de relations homosexuelles ".
Loi et libertés individuelles
La loi marocaine interdit les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Ceci en vertu de l’article 489 du Code pénal stipulant : « Est puni de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 200 à 1.000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».
Constituant l'une des principales doléances des défenseurs des droits de l'Homme et des libertés individuelles au Maroc, la dépénalisation de l'homosexualité est au coeur d'un débat houleux et passionné à la fois. Entre les appels des voix progressistes et la résistance des conservateurs, la loi reste sur sa position. La réforme du Code pénal apportera-t-elle du nouveau sur ce registre ? A suivre !