Benkirane qualifie des journalistes de vermines
Les propos tenus par Abdelilah Benkirane, à l'encontre de ses confrères journalistes, lors d'une conférence de presse à Meknès ont fortement mécontenté et inquiété la profession.
"Le bureau de l’ANME a été surpris par le niveau de haine et de manque de morale dans l’attitude d'un responsable politique, secrétaire général d'un parti islamiste et ancien Premier ministre » dit o’association dans un communiqué. Motif de cette réaction, Benkirane « n'a pas hésité à qualifier ses opposants dans l'opinion de vermine, répétant ses insultes à plusieurs reprises devant un groupe de partisans, qui ont accueilli ces ignominies avec des applaudissements », précise l’ANME.
« Le Secrétaire général n'a pas hésité à comparer les humains à des insectes, à les accuser de haute trahison, ce qui aboutit à une incitation directe au meurtre », ajoute le communiqué, expliquant qu’ainsi le responsable politique en question voudrait « confisquer le droit d’expression des citoyens, garanti par toutes les normes et chartes des droits de l'homme, pour autant que les opinions exprimées ne portent pas atteinte à l’honneur et n’appellent pas à la haine et au racisme ».
« Le Secrétaire général n'a pas hésité à comparer les humains à des insectes, à les accuser de haute trahison, ce qui aboutit à une incitation directe au meurtre »
Tout en relevant ce « déchaînement politique irresponsable », l’ANME « considère les déclarations du secrétaire général du parti de la justice et du développement à l'égard de nos collègues d’Al Ahdath Al Maghribia comme une violation de toutes les lignes rouges du dialogue et du débat », dit l’Association qui souligne que concernant les désaccords sur la question palestinienne, « des différences existent entre les élites palestiniennes elles-mêmes, et nous n'avons jamais entendu un Palestinien en décrire un autre comme un insecte ».
Tout en affirmant sa solidarité absolue et inconditionnelle avec les confrères journalistes qui ont exprimé une position les obligeant, l’ANME condamne les propos du chef du parti justice et développement, et considère qu'il s'agit d'une incitation à la violence et au meurtre et d'un appel à attaquer les journalistes, comme cela s'est produit à plusieurs occasions.
« L'Association Nationale des Médias et des Editeurs appelle toutes les forces vives du pays et ceux qui aiment la paix, la coexistence et la liberté d'expression et d'opinion, à condamner ce comportement incivil, sachant que l'Association se réserve le droit de recourir à la Justice, pour défendre ses adhérents contre ce laxisme qui encourage les discriminations et menace la sécurité des personnes ».