Guy Brasseur: "L'Afrique doit s'unir autour de priorités cruciales pour son futur"
Le constat est sans appel : le climat de la Terre est en mutation, un phénomène qui s'est intensifié au cours des 20 dernières années, selon les analyses scientifiques. Guy Brasseur directeur de l'Institut Max Planck de Météorologie à Hambourg et lauréat du Prix Nobel estime, à l'issue de sa participation à la semaine de la science organisée par l'UM6P, que les changements sont déjà perceptibles, mais qu’ils vont s'accélérer dans les années et les décennies à venir. «.Des modèles mathématiques ont été élaborés pour projeter ces évolutions », fait-il savoir ajoutant que l’impact est ressenti à l'échelle mondiale, mais la région méditerranéenne, notamment confrontée à des perspectives de sécheresse accrue, en subira des conséquences significatives, en particulier sur le plan agricole. « L'urgence aujourd'hui réside non seulement dans la reconnaissance de ces changements mais également dans la quête active de solutions adaptatives », alerte-t-il.
L’expert insiste sur la nécessité d'une approche interdisciplinaire pour aborder ces défis faisant intervenir des experts en climatologie, en sciences économiques, en sciences sociales, ainsi que des représentants de la société civile, du monde économique et politique. Il plaide ainsi en faveur d'un pacte global, réunissant gouvernements, acteurs économiques, représentants de la société civile et scientifiques, soutenu par les financements nécessaires pour mener à bien ce projet ambitieux. L'objectif est de développer des solutions concrètes, réduire les émissions de gaz à effet de serre et s'adapter inévitablement aux changements climatiques.
Interrogé par l'Observateur du Maroc et d'Afrique, sur le rôle de l'Afrique, il reconnaît que le continent occupe une place centrale dans ce débat. « Avec une diversité géographique marquée, le continent africain est confronté à des défis climatiques variés, allant des impacts des sécheresses en Afrique du Nord aux événements extrêmes et aux inondations potentielles dans les régions tropicales », déplore Guy Brasseur. Ce dernier appelle à une union forte de l'Afrique autour de thématiques vitales pour son avenir, notamment la protection des ressources naturelles, la gestion de l'urbanisation croissante et la préservation des écosystèmes forestiers.
L'enjeu pour l'Afrique, d’après lui, réside dans sa capacité à définir ses propres solutions en fonction de ses réalités spécifiques. L’expert encourage l'initiative africaine en matière de réflexion et de détermination des mesures à prendre pour faire face aux changements environnementaux et climatiques. Il préconise également un soutien international pour aider le continent à préserver son environnement et à anticiper les changements climatiques.
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