Les coopératives agricoles face à l'épreuve du changement climatique

Le pôle dédié aux « Produits du terroir », étendu sur une superficie de plus de 16 000 m², accueille cette année plus de 500 coopératives provenant de diverses régions. Cependant, l'activité est fortement impactée par les effets du changement climatique. La variation des schémas climatiques, caractérisée par l'augmentation des températures et la diminution des précipitations, exerce une pression considérable sur la production agricole. Les périodes de sécheresse prolongée réduisent la disponibilité en eau, entraînant une baisse de la productivité des cultures et parfois même des échecs de récolte ce qui compromet leur rentabilité et leur stabilité économique.
L’arganier se fait rare
« Le changement climatique frappe de plein fouet notre activité », déclare d'emblée Hassan Arouche, de la coopérative Dar Argan, spécialisée dans la production de produits alimentaires et cosmétiques à base d'argan dans la région de Laâyoune Sakia Al Hamra. Il souligne que la sécheresse touchant l'arganier à Es Smara a un impact direct sur les récoltes et la qualité des produits. Il déplore le manque d'huile, qualifiant cette situation de catastrophe pour leur coopérative, ajoutant que celle-ci a été contrainte d'abandonner la production d'huile d'argan alimentaire. H.Arouche reconnaît que cette situation a conduit à une hausse des prix des produits et demande l'assistance de l'État pour soutenir l'activité par le biais de nouvelles plantations. « Sans cela, tous nos produits sont voués à l'échec », tranche-t-il.
Le Romarin en voie de pénurie
Teyeb Rezougui, membre éminent de la coopérative B.Yaala Zkara de la région de l’Oriental, spécialisée dans la production de produits à base de romarin, témoigne d'une période de relative prospérité pour leur structure entre 2016 et 2018. Cependant, il fait savoir que ces dernières années ont été marquées par des défis majeurs, notamment dus à la sécheresse. « La plante de romarin, pilier de notre activité, est actuellement en voie de pénurie », regrette-t-il.Les variations des précipitations et des températures modifient les calendriers de plantation et de récolte, compromettant ainsi la productivité de la culture. Les périodes de sécheresse prolongée réduisent les réserves d'eau et compromettent l'irrigation. Face à cette situation critique, la coopérative a dû entreprendre des recherches approfondies pour trouver des alternatives viables à d'autres dérivés, afin de maintenir son activité.
L’activité apicole compromise
Rachid El Aafifi, de la coopérative Tizwit Ntmazirte, exprime sa préoccupation quant aux effets dévastateurs du changement climatique sur leur activité de production de miel. mal qui vient s'ajouter à celui du phénomène de la disparition des abeilles, mettant en péril la pollinisation des cultures et menaçant ainsi la sécurité alimentaire et la biodiversité. Malgré ces défis, il souligne avec optimisme que l'entrée des produits du miel sur le marché européen représente une opportunité prometteuse pour les apiculteurs locaux.