De Berkane à Dakhla. Et si l’Algérie poussait sa logique jusqu’au bout?
Lors de sa visite, Bruno Lemaire a déclaré que la France était prête à financer un grand projet de transport d’électricité. De quelle électricité s’agit-il? C’est là, où il faut bien ouvrir les yeux et les oreilles. L’électricité dont il s’agit sera produite à Dakhla, ville du sud marocain. Elle devra être transportée vers Casablanca, au nord.
Le ministre a expressément nommé Dakhla comme il l’a fait pour Casablanca, deux villes marocaines, sans la moindre distinction.
Laissons donc le ministre et revenons vers nos amis algériens. Ils ont interdit aux footballeurs marocains de la Renaissance sportive de Berkane de porter leur maillot, pourtant validé par la Confédération africaine de football (CAF).
Maillot que les douaniers ont confisqué à l’aéroport d’Alger. Motif de cet abus militaire, la carte du Maroc imprimée sur ce même maillot.
Les Algériens sont même allés jusqu’à confectionner de nouveaux maillots pour les joueurs marocains, mais sans la carte, évidemment. Chose complètement insensée que personne n’avait jamais pensé faire auparavant.
Au match retour, l’équipe algérienne a abandonné, toujours pour le même motif, la carte.
La même semaine, l’équipe algérienne de handball des moins de 20 ans a abandonné les compétitions du championnat arabe qui se déroulaient à Casablanca. Motif, la carte.
Ce n’est pas fini. Les gymnastes algériens ont abandonné les compétitions qui se déroulent à Marrakech. Motif, la carte encore une fois.
Parmi les gymnastes algériennes, il y avait une grande championne née en France et portant la nationalité française en plus de l’Algérienne. Son histoire révolte. Bardée de médailles d’or et d’argent quand elle représentait la France, elle a intégré la team algérienne depuis qu’elle a é été blessée et exclue de l’équipe française.
Elle s’est alors dit que participer au nom de l’Algérie lui permettrait de réaliser son rêve à Marrakech et se qualifier pour les Jeux Olympiques. Une belle revanche sur l’exclusion française. Elle ne savait pas que le sport en Algérie dépend des politiques. La fédération algérienne devait demander l’autorisation du ministère des sports pour se rendre à Marrakech. Silence du ministère. Pas de participation.
Dommage pour la championne. On comprend parfaitement son désarroi et on la soutient. Il n'est pas question de sacrifier l'esprit sportif à la politique, en tout cas, en ce qui nous concerne en tant que Marocains.
Les décisions arbitraires du régime algérien sont une vacherie envers la jeunesse, en gymnastique comme en football et en handball. Sans parler des centaines de chercheurs universitaires interdits de toute participation à des rencontres scientifiques eu Maroc.
Maintenant que tout a été fait pour bouder le Maroc qui affiche sa carte, on fait quoi pour Bruno Lemaire et la France qui agissent dans le cadre de cette même carte?
C’est quand même une décision politique qui reconnaît que Dakhla est marocaine.
N’est-ce pas plus dangereux pour la junte militaire? A l’évidence oui. Sauf que c’est difficile d’agir à ce niveau. Rappeler encore une fois l’ambassadeur? Couper les relations avec la France? Envoyer une mise en garde à Bruno Lemaire, le sommant de revenir sur sa décision électrique? Menacer le patronat français qui était aussi au Maroc?
On le voit bien, les militaires algériens réduisent la vapeur quand il s’agit de la France. Il est vrai que c'est le pays qui a créé l’Algérie et donc la revendication de la souveraineté ne marche pas. Mais à la décharge des dirigeants algériens, la logique n’est pas à la portée de tout le monde.