Le proviseur "harceleur" d'Aïn Chqef arrêté
Sa vidéo compromettante a fait le tour des réseaux sociaux ses derniers jours. Le proviseur du lycée Takadom dans la commune d'Aïn Chqef relevant de la direction provinciale Moulay Yacoub, vient d'être interpellé par les éléments de la Gendarmerie royale. Une arrestation qui survient suite à un mandat émis par le parquet compétent à son encontre.
Ça dure depuis 3 ans
Le parquet a également pris la décision d'interdiction de quitter le territoire national contre le proviseur accusé de harcèlement sexuel contre l'une des élèves de son lycée. Ce dernier avait en effet disparu de la circulation au lendemain de la diffusion de la dite vidéo sur les réseaux sociaux avant d'être arrêté mardi dernier.
Se déroulant à l'intérieur de son bureau au Lycée Takadom, la vidéo montre le proviseur en train de tenter d'embrasser l'élève qui essayait d'échapper à son emprise. S'exprimant au microphone d'Al Arabiya.net, la victime a affirmé qu'elle souffrait en silence depuis trois ans. D'après ses déclarations, le suspect la harcelait depuis son arrivée au lycée tout comme un bon nombre d'autres élèves. Pourtant, personne n'osait dénoncer les agissements du responsable par crainte du scandale.
On ne la croyait pas
La lycéenne a par ailleurs affirmé avoir fait part du harcèlement sexuel du proviseur à ses camarades, mais personne ne la croyait. D'où l'idée de filmer ses assauts à son insu, ajoute-t-elle. Une preuve qu'elle a enregistrée avant Ramadan, mais elle a décidé finalement de la garder secrète en attendant de passer ses examens du baccalauréat de peur de nuire à son avenir scolaire.
Quant aux circonstances de la diffusion à grande échelle de la vidéo compromettante, la victime a nié toute relation avec cette publication. Elle affirme ignorer comment la vidéo a été divulguée et comment elle a été partagée dans un premier temps au niveau du lycée, avant d'être largement partagée sur les réseaux sociaux.
Harcèlement sexuel en milieu scolaire
Dans son dernier rapport intitulé « Violences en milieu scolaire », le Conseil supérieur de l’Éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) révèle que 14,4 % des élèves du primaire ont déclaré connaître un élève qui a subi du harcèlement sexuel. D'après ce document réalisé en partenariat avec l’UNICEF, 3,7 % des élèves ont affirmé qu’ils connaissent deux victimes, 3 % en connaissent plus que trois et 78,8 % ne connaissent personne.
Selon 57,2 % de ces élèves, "témoins" de harcèlement sexuel, les principaux auteurs sont généralement des garçons de leurs écoles tandis que 23,3 % ont pointé du doigt des filles de leurs écoles. Plus de 18 % confirment que ce sont des intrus et 9,9 % disent qu’ils sont des adultes travaillant dans les établissements scolaires. Les professeurs, hommes et femmes, sont désignes comme auteurs de harcèlement sexuel, respectivement, par 5,1 % et 1,8 % des élèves témoins.