Permis de construire. Les architectes en colère
« Nous sommes confrontés à une situation très complexe aujourd'hui. Les retards et les complications liés aux autorisations de construire entravent considérablement l'exercice de la profession et ont un impact négatif sur les investissements dans la capitale économique, surtout que la ville se prépare à accueillir des événements de renommée mondiale comme la coupe du monde de 2030», déplore le président du conseil régional de l’ordre des architectes du centre, Mohamed Karim Sbai.
Inégalités dans le traitement des dossiers
Il constate que les délais établis dans le règlement général de construction ne sont pas observés. De plus, il dénonce une disparité flagrante dans le traitement des dossiers. « Certains architectes et promoteurs bénéficiant de délais très courts, tandis que d'autres doivent attendre plusieurs mois pour obtenir un permis d'habiter », fait-il savoir. Il pointe du doigt également des abus dans le processus d'instruction des dossiers, avec des remarques qui vont à l'encontre de la loi.
Pratiques douteuses
Les architectes de Casablanca expriment leur frustration envers le conseil de la ville, dirigé par la maire Nabila Rmili. Sbai souligne que de nombreux courriers et avertissements ont été envoyés à la mairie concernant les pratiques douteuses de certains responsables. D’après le représentant des architectes, « ces pratiques ont causé de lourdes pertes pour les professionnels et les investisseurs et bloqué des projets vitaux dans la capitale économique sans justification ou explication convaincante ».
Mobilisation des architectes
Face à cette situation, Sbai affirme que les architectes ne resteront pas passifs et qu'ils se mobiliseront si aucune mesure n'est prise pour résoudre les problèmes. Il souligne que l'ordre des architectes est déterminé à défendre son statut et ses membres, et qu'il est prêt à agir pour faire valoir ses revendications. « Seule une gouvernance responsable et équilibrée pourrait offrir une solution pour restaurer la confiance de tous les acteurs et faciliter le traitement des autorisations de construction, qui risque de conduire à une paralysie totale d'un secteur déjà en difficulté », conclut-il.