Toofan à Mawazine. « Le secret de notre réussite est l’humilité »

C’est toujours pour nous un plaisir de jouer sur un grand plateau, parce que depuis nos débuts, on n’a toujours eu à affronter de grandes scènes, même notre tout premier morceau a été un grand succès, et la première qu’on s’est produit, c’était dans un stade devant 40 000 personnes, et depuis ça a toujours été le cas. Et chaque fois qu’on sent qu’il y a un grand événement, qu’il y a un grand public qui nous attend, on se donne à fond, et là, on est super excités, on est très impatients de rencontrer le public marocain.

Il y a le Hip Hop qui vient des USA, comme tout le monde le sait et au Togo, on a la musique traditionnelle, qui est là bien avant nous et nos grands-parents, et qui continue de battre le plein chez nous. Chaque pays a sa manière de vivre son Hip Hop, et nous on a l’appelé à l’époque Ogbragada, qui veut dire mélange de rap et d’ambiance.

C’est ce qui nous fait tenir longtemps pendant notre carrière. On a eu la chance de grandir avec des parents qui nous ont inculqué beaucoup de valeurs, comme le fait d’être satisfait du peu qu’on a, même si on va se battre pour chercher un peu plus. Et nous, depuis bientôt 20 ans, on sait qu’il faut toujours se tendre la main, il faut toujours écouter, accepter les critiques, pour essayer de continuer à grandir, et c’est ce qui fait la force de Toofan, … on essaie de se renouveler en permanence.

Quand on a commencé en 2005, Youtube avait un an, et aujourd’hui, on a plusieurs réseaux sociaux (Tikton, Instagram, Spotify…) qu’on essaie d’inclure dans notre vision. Aujourd’hui, pour tenir longtemps, il faut être à l’écoute, même des plus petits, et c’est ce qu’on fait. On écoute toute sorte de musique, et d’ailleurs notre musique est un mélange d’un peu de tout, qui fait ce que nous sommes aujourd’hui.

En fait le mot Stamina (dans notre album), ça résume tout. Toutes les grandes organisations traversent des moments difficiles, vivent des critiques, se renouvellent …En fait, tout mouvement à succès a besoin de ce Stamia, c-à-dire, l’endurance, il faut résister, avoir cette capacité à toujours aller de l’avant face aux difficultés. En fait, le secret réside dans l’humilité, parce qu’une fois que vous tombez dans la suffisance, ça veut dire que vous avez atteint l’optimum et vous risquez de régresser. Nous, on est très attentifs à toute sorte de critiques, et c’est ce qui nous a permis d’évoluer.

Pour ceux qui nous connaissent, ils savent qu’on a toujours tendance à remercier le bon Dieu dans nos albums, …je dirais qu’on s’attendait un peu à ce qu’il rencontre ce succès parce que c’est l’un des morceaux sur lequel on a le plus danser lorsqu’on l’a enregistré en studio, donc on sentait un peu la chose venir.

Nous sommes des ambianceurs donc, comme nous faisons des musiques ambiancées, nous créons des danses, et l’idée du cool-catché nous est venue en 2011 et nous a été inspirée par la vie quotidienne des jeunes débrouillards de Lomé. Il y avait ce jeune qui nous accompagnait tout le temps, il était stylé et toujours propre, alors qu’il n’avait rien. Il portait tout le temps à sac au dos, et lorsqu’on lui a dit demandé ce qu’il y avait dedans, il nous a répondu : « c’est ma maison et mes habits qui je porte sur mos dos ». Il n’avait ni argent, ni famille, ni maison…, et pourtant, il s’entretenait bien et ne montrait jamais ses faiblesses, il ne dérangeait jamais personne, et on s’est dit ce n’est pas possible que ce jeune ait autant d’énergie alors qu’il n’a rien.

On fête nos 20 ans l’année prochaine, il y a une grosse date parisienne qui arrive, puis on prépare un album qui va sortir l’année prochaine aussi, ainsi une tournée au Canada, New York…

Dans notre prochain album, il sera question des mêmes sujets et aura la même couleur musicale, toujours la société avec beaucoup d’ambiance, de joie et d’espoir.