JO Paris. Sabotage des TGV à quelques heures de la cérémonie d’ouverture
La SNCF a "été victime cette nuit de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV (lignes à grande vitesse) Atlantique, Nord et Est", a indiqué le groupe ferroviaire dans un communiqué. "Des incendies volontaires" ont notamment été déclenchés pour endommager (ses) installations, a-t-il précisé.
En conséquence, la circulation des TGV sur ces trois axes est "très perturbée". "Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre", a affirmé la SNCF. La ligne de TGV Sud-Est n'est en revanche "pas touchée", a précisé le groupe.
Des équipes de SNCF Réseau "sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations", mais cette "situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d'effectuer les réparations", a indiqué l'opérateur.
Elle va affecter 800.000 voyageurs, a souligné le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou lors d'un point de presse.
Cette attaque survient à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, mais aussi avant un weekend de grand chassé-croisé estival de vacanciers, entre "juillettistes" de retour et "aoûtiens" en partance.
En dénonçant un "acte criminel scandaleux", le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a "condamné fermement ces agissements criminels qui vont compromettre les départs en vacances de nombreux Français".
"C'est les Jeux des athlètes qui en rêvent depuis des années et qui se battent pour le Graal de monter sur ces podiums et on va leur saboter ça à eux!", s'est de son côté indignée la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera sur la chaîne BFMTV.
"C'est une attaque massive d'ampleur pour paralyser le réseau LGV", a de son côté déploré la SNCF.
Après qu'une source proche de l'enquête eut évoqué du "sabotage", une source sécuritaire a affirmé que l'ensemble des services de renseignement français avaient été mobilisés.
A la gare Montparnasse à Paris, desservie par les TGV de l'Ouest et du Sud-Ouest, les voyageurs scrutent dans le calme les écrans. Les trains au départ affichent jusqu'à 2 heures de retard, voire davantage dans le sens des arrivées.
"J'espère que je vais pouvoir partir. Ça part au compte-gouttes", a déclaré à l'AFP Arnaud, voyageur de 33 ans. "Moi j'espère surtout que je vais pouvoir rentrer dimanche", complète Victor, attendu à un événement familial, qui n'a pas non plus donné son nom.
Deux touristes japonaises, une mère et sa fille ne parlant ni français ni anglais, semblent perdues avec leurs billets pour Rennes (nord-ouest). Un agent SNCF les invite à en changer.
A Bordeaux (sud-ouest), Baptiste Leduc, journaliste sportif de 26 ans, a dû, la mort dans l'âme, "prévenir (sa) hiérarchie (qu'il) les laissait tomber un jour de cérémonie d'ouverture des JO", raconte-t-il à l'AFP. Son train, annoncé avec 3H20 de retard, "a toutes les chances" de ne pas circuler vendredi. Il cherche néanmoins une solution de remplacement : "un exode vers la gare routière s'est mis en place", dit-il.
Sur l'axe Est, la circulation est interrompue depuis 05H15 sur la ligne à grande vitesse, également en raison d'un "acte de malveillance" à proximité de Pagny-sur-Moselle (est). "Une reprise normale de la circulation est prévue le 27 juillet", selon les chemins de fer.
Sur l'axe Nord, "l'acte de malveillance" a été constaté à la même heure "dans le secteur d'Arras" (nord) avec les mêmes conséquences, relève la SNCF. La reprise y est prévue le 29 juillet.
Les trains Eurostar reliant Paris à Londres et Bruxelles sont également affectés, selon le tableau de bord en ligne de la société.
"Tous les clients vont être informés par SMS de la circulation de leurs trains", a précisé le groupe à l'AFP. L'opérateur conseille à "tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare".
Côté aérien, aucune perturbation n'était à prévoir, a indiqué la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Avec AFP