IA. Faut-il avoir peur du progrès technologique?

Au milieu de cette montée en puissance technologique, l’incertitude règne : l’IA restera-t-elle une extension des capacités humaines,
ou pourrait-elle remettre en cause et redéfinir l’autonomie et le but de l’homme ?
A travers son article l’auteure a parcouru « le spectre des perspectives sur le rôle de l’IA dans la modernité, en explorant si elle annonce une nouvelle civilisation dans laquelle les algorithmes servent non seulement mais façonnent également le destin humain ».
En examinant de manière critique ces points de vue, elle cherche à comprendre le potentiel de l’IA à élever ou à affaiblir les aspects fondamentaux de la civilisation : « nos valeurs, notre gouvernance et notre avenir commun ».
Et Selin Senocak de poser ces questions, à son sens, essentielles:
« Si tous les humains parvenaient hypothétiquement à atteindre les mêmes niveaux d’intelligence, de compétence, d’effort et d’ambition grâce aux progrès technologiques, comment structurerions-nous nos sociétés ? » Et "Sommes-nous psychologiquement préparés à coexister dans un système où l’égalité n’est pas seulement un objectif utopique, mais une réalité pratique ? »
Selon l’auteure, l’optimisme entourant le potentiel des machines intelligentes ne doit pas occulter les risques importants qu’elles peuvent représenter pour l’avenir de notre espèce.
« L’expansion des sciences naturelles a progressivement absorbé de nombreuses branches de la philosophie ; mais l’éthique reste indispensable, conservant une autonomie épistémologique unique », souligne Seline Senocak.
Selon elle, « cette autonomie soulève une question fondamentale pour les éthiciens, les sociologues et les théologiens : si l’humanité devait créer une conscience artificielle – une forme d’intelligence surpassant l’intellect humain –, qu’est-ce qui, le cas échéant, resterait spécifiquement humain ? »
« Existe-t-il une fonction ou une essence propre à notre espèce, quelque chose qui ne peut être reproduit ou remplacé par des moyens artificiels ? »
Avec cette question, l’auteure souligne le besoin crucial d’une réflexion philosophique et éthique rigoureuse sur les défis posés par le progrès technologique.
Inévitablement, dit-elle, l’influence omniprésente de la technologie engendre un certain degré de scepticisme, « ce qui incite à approfondir les recherches sur ses implications pour l’identité et la finalité humaines ».
Selin Senocak trouve qu’il est essentiel d’établir des lois intelligentes et bien réfléchies pour protéger l’humanité, désormais de plus en plus étroitement liée à ses créations artificielles.
« Cette relation exige une application réfléchie de l’imagination et de la créativité dans nos interactions avec les machines, une application qui évite les récits apocalyptiques et les affirmations grandioses et sans fondement, telles que les prédictions d’un chômage généralisé, qui manquent de fondement empirique substantiel »
En effet, avance l’auteure, « l’impact des avancées technologiques sur l’emploi dépendra en grande partie de la manière dont nous structurerons et adapterons nos systèmes économiques, car les nouvelles technologies créent inévitablement de nouvelles demandes et opportunités professionnelles ».