David Toledano: "La coupe du monde 2030 est une réelle opportunité pour le secteur de la construction"
David Toledano, président de la Fédération des Industries des Matériaux de Construction (FMC), fait le point sur l'édition 2024 du salon international du bâtiment (SIB). Il met en avant les particularités de cet événement et révèle les perspectives de développement du secteur, en particulier à travers les grands projets à venir, tels que la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030.
Mounia Kabiri Kettani
David Toledano, président de la Fédération des Industries des Matériaux de Construction (FMC).
L’Observateur du Maroc et d’Afrique : Le salon international du bâtiment (SIB 2024) se déroule actuellement à El Jadida. Quel bilan préliminaire tirez-vous de cette édition ?
David Toledano: Le Salon international du bâtiment 2024 représente une plateforme incontournable pour le secteur des matériaux de construction au Maroc. Malgré l’éloignement géographique, certaines craintes initiales quant à une faible affluence ont vite été dissipées. Nous sommes agréablement surpris par le succès de cette édition et par le nombre impressionnant de visiteurs présents. Il s’agit exclusivement de professionnels : ceux qui se déplacent jusqu’ici le font avec un réel intérêt, que ce soit pour concrétiser leurs projets ou pour explorer les innovations et solutions disponibles sur le marché.
Pour nous, cet événement est bien plus qu’une simple exposition. Il constitue une véritable vitrine des industries marocaines de matériaux de construction, un secteur qui reflète pleinement notre souveraineté nationale. Aujourd’hui, cette souveraineté se matérialise par notre capacité à couvrir près de 100 % des besoins en matériaux de construction au Maroc grâce à des produits fabriqués localement. C’est une preuve indéniable de notre force industrielle et de notre engagement à répondre efficacement aux exigences du marché national.
Deux conventions importantes marquent cette édition. La première, axée sur la recherche et le développement, sera signée entre deux grandes entreprises spécialisées, l’une dans les colles pour revêtements et l’autre dans les revêtements eux-mêmes. Leur collaboration vise à innover et à améliorer leurs produits pour répondre aux exigences du marché.
La seconde convention réunira le ministère de l'Habitat et la Société nationale de la Sidérurgie. Elle s’inscrit dans une vision d’élargissement des opportunités, de valorisation des compétences locales et de renforcement des capacités industrielles nationales. Ces initiatives reflètent la volonté d’encourager l’innovation et la coopération dans des secteurs stratégiques, tout en consolidant la position du Maroc sur la scène internationale.
Quelles particularités de cette édition ? et quels sont, selon vous, les principaux enjeux et opportunités qu’offre cette édition, notamment avec la Mauritanie comme invité d’honneur ?
La particularité de cette édition réside avant tout dans la présence de la Mauritanie comme invité d’honneur, un choix hautement symbolique. En tant que pays voisin, la Mauritanie connaît actuellement de profonds changements, s’accompagnant de nouveaux moyens et de besoins considérables, que ce soit en matière de coopération B2B, de construction ou encore pour répondre à leurs aspirations futures.
Grâce à notre proximité géographique et à nos relations historiques profondes, le Maroc peut jouer un rôle clé en tant que fournisseur privilégié dans un premier temps, avant d’évoluer vers un partenariat stratégique. Ce partenariat pourrait s’étendre à des domaines tels que les politiques urbaines, l’urbanisation, les réglementations ou encore les méthodes de construction. L’objectif serait d’accompagner la Mauritanie dans la mise en place d’une politique de l’habitat et d’urbanisation ambitieuse, alignée sur leurs aspirations et leur volonté politique.
Une autre particularité majeure de cette édition est le nombre croissant de participants étrangers. Cette année, nous comptons une trentaine de pays représentés, renforçant ainsi la dimension internationale du salon. En parallèle, une part scientifique significative enrichit l’événement avec des conférences et des présentations techniques organisées par des entreprises pour valoriser leurs produits et savoir-faire. Une innovation majeure de cette édition réside dans l’introduction d’un espace dédié aux démonstrations pratiques, axé sur la mise en œuvre des matériaux et des techniques de construction, conformément au thème de l’édition : "Une mise en œuvre maîtrisée pour des bâtiments améliorés."
Nous avons constaté que les critiques formulées ne concernaient pas la qualité des produits eux-mêmes, qui sont normalisés et certifiés, mais plutôt leur mise en œuvre. Il apparaît que certains poseurs, par exemple, ne maîtrisent pas les techniques nécessaires pour travailler des carreaux, du marbre ou encore installer des systèmes d’étanchéité. Pour remédier à cela, nous avons invité des professionnels à réaliser des démonstrations sur place. Par ailleurs, l’OFPPT a été sollicité pour écouter ces besoins et proposer des formations courtes et pratiques visant à améliorer les compétences dans le secteur de la construction.
En somme, cette édition du SIB se veut une plateforme innovante, non seulement pour favoriser les échanges et le développement international, mais aussi pour répondre concrètement aux enjeux de qualité et de formation dans le secteur.
Comment le secteur des matériaux de construction peut-il capitaliser sur la reprise actuelle et sur les opportunités offertes par les grands projets comme la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 ?
Après des années de stagnation, voire de recul, les indicateurs du ciment donnent des signaux encourageants. Nous espérons clôturer l’année avec une progression à deux chiffres. Actuellement, nous enregistrons une hausse de 8 à 8,5 %, mais l’objectif est de dépasser les 10 % d’ici décembre. Cela reflète une reprise prometteuse, d’autant plus que notre secteur affiche une surproduction et une surcapacité pour plusieurs matériaux.
Nous misons également sur les nombreux projets en préparation, notamment ceux liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030. Ces événements devraient générer de nouvelles opportunités. Beaucoup d’entreprises étrangères s’intéressent au Maroc et attendent d’y investir. Cependant, il est crucial que les entreprises marocaines sachent tirer parti de ces perspectives pour renforcer leur position. Nous espérons que l’industrie des matériaux de construction bénéficiera pleinement des investissements et des infrastructures à venir. Nous serons prêts à relever le défi et à répondre aux attentes lors de ces grands rendez-vous.
David Toledano: Le Salon international du bâtiment 2024 représente une plateforme incontournable pour le secteur des matériaux de construction au Maroc. Malgré l’éloignement géographique, certaines craintes initiales quant à une faible affluence ont vite été dissipées. Nous sommes agréablement surpris par le succès de cette édition et par le nombre impressionnant de visiteurs présents. Il s’agit exclusivement de professionnels : ceux qui se déplacent jusqu’ici le font avec un réel intérêt, que ce soit pour concrétiser leurs projets ou pour explorer les innovations et solutions disponibles sur le marché.
Pour nous, cet événement est bien plus qu’une simple exposition. Il constitue une véritable vitrine des industries marocaines de matériaux de construction, un secteur qui reflète pleinement notre souveraineté nationale. Aujourd’hui, cette souveraineté se matérialise par notre capacité à couvrir près de 100 % des besoins en matériaux de construction au Maroc grâce à des produits fabriqués localement. C’est une preuve indéniable de notre force industrielle et de notre engagement à répondre efficacement aux exigences du marché national.
Deux conventions importantes marquent cette édition. La première, axée sur la recherche et le développement, sera signée entre deux grandes entreprises spécialisées, l’une dans les colles pour revêtements et l’autre dans les revêtements eux-mêmes. Leur collaboration vise à innover et à améliorer leurs produits pour répondre aux exigences du marché.
La seconde convention réunira le ministère de l'Habitat et la Société nationale de la Sidérurgie. Elle s’inscrit dans une vision d’élargissement des opportunités, de valorisation des compétences locales et de renforcement des capacités industrielles nationales. Ces initiatives reflètent la volonté d’encourager l’innovation et la coopération dans des secteurs stratégiques, tout en consolidant la position du Maroc sur la scène internationale.
Quelles particularités de cette édition ? et quels sont, selon vous, les principaux enjeux et opportunités qu’offre cette édition, notamment avec la Mauritanie comme invité d’honneur ?
La particularité de cette édition réside avant tout dans la présence de la Mauritanie comme invité d’honneur, un choix hautement symbolique. En tant que pays voisin, la Mauritanie connaît actuellement de profonds changements, s’accompagnant de nouveaux moyens et de besoins considérables, que ce soit en matière de coopération B2B, de construction ou encore pour répondre à leurs aspirations futures.
Grâce à notre proximité géographique et à nos relations historiques profondes, le Maroc peut jouer un rôle clé en tant que fournisseur privilégié dans un premier temps, avant d’évoluer vers un partenariat stratégique. Ce partenariat pourrait s’étendre à des domaines tels que les politiques urbaines, l’urbanisation, les réglementations ou encore les méthodes de construction. L’objectif serait d’accompagner la Mauritanie dans la mise en place d’une politique de l’habitat et d’urbanisation ambitieuse, alignée sur leurs aspirations et leur volonté politique.
Une autre particularité majeure de cette édition est le nombre croissant de participants étrangers. Cette année, nous comptons une trentaine de pays représentés, renforçant ainsi la dimension internationale du salon. En parallèle, une part scientifique significative enrichit l’événement avec des conférences et des présentations techniques organisées par des entreprises pour valoriser leurs produits et savoir-faire. Une innovation majeure de cette édition réside dans l’introduction d’un espace dédié aux démonstrations pratiques, axé sur la mise en œuvre des matériaux et des techniques de construction, conformément au thème de l’édition : "Une mise en œuvre maîtrisée pour des bâtiments améliorés."
Nous avons constaté que les critiques formulées ne concernaient pas la qualité des produits eux-mêmes, qui sont normalisés et certifiés, mais plutôt leur mise en œuvre. Il apparaît que certains poseurs, par exemple, ne maîtrisent pas les techniques nécessaires pour travailler des carreaux, du marbre ou encore installer des systèmes d’étanchéité. Pour remédier à cela, nous avons invité des professionnels à réaliser des démonstrations sur place. Par ailleurs, l’OFPPT a été sollicité pour écouter ces besoins et proposer des formations courtes et pratiques visant à améliorer les compétences dans le secteur de la construction.
En somme, cette édition du SIB se veut une plateforme innovante, non seulement pour favoriser les échanges et le développement international, mais aussi pour répondre concrètement aux enjeux de qualité et de formation dans le secteur.
Comment le secteur des matériaux de construction peut-il capitaliser sur la reprise actuelle et sur les opportunités offertes par les grands projets comme la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 ?
Après des années de stagnation, voire de recul, les indicateurs du ciment donnent des signaux encourageants. Nous espérons clôturer l’année avec une progression à deux chiffres. Actuellement, nous enregistrons une hausse de 8 à 8,5 %, mais l’objectif est de dépasser les 10 % d’ici décembre. Cela reflète une reprise prometteuse, d’autant plus que notre secteur affiche une surproduction et une surcapacité pour plusieurs matériaux.
Nous misons également sur les nombreux projets en préparation, notamment ceux liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030. Ces événements devraient générer de nouvelles opportunités. Beaucoup d’entreprises étrangères s’intéressent au Maroc et attendent d’y investir. Cependant, il est crucial que les entreprises marocaines sachent tirer parti de ces perspectives pour renforcer leur position. Nous espérons que l’industrie des matériaux de construction bénéficiera pleinement des investissements et des infrastructures à venir. Nous serons prêts à relever le défi et à répondre aux attentes lors de ces grands rendez-vous.