Charte de l'investissement. Bilan et perspectives
Le Maroc s'engage dans une dynamique inédite pour renforcer son attractivité en matière d'investissements, tout en assurant une répartition équitable entre les différentes régions du Royaume. Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, dresse le bilan de la stratégie en cours.
Mounia Kabiri Kettani« Le développement équilibré de toutes les régions nécessite une implication renforcée des acteurs locaux et une complémentarité entre le gouvernement et les conseils élus », a noté Karim Zidane, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, lors des travaux de la séance des questions orales à la chambre des conseillers. Il a mis en avant par la même occasion l’importance d’une mobilisation collective pour garantir une justice spatiale dans la répartition des investissements.
La charte de d’investissement, pierre angulaire de cette stratégie, introduit une "prime territoriale" allant de 10 % à 15 % du montant total des projets, ciblant les provinces et préfectures moins attractives. En six sessions, la Commission nationale des investissements a approuvé 48 projets bénéficiant de cette prime, représentant 32 % des projets validés. Ces initiatives couvrent 44 provinces et préfectures, en dehors des traditionnels pôles attractifs comme Tanger ou Casablanca.
Afin de promouvoir les potentialités territoriales de chaque région, le ministère s’emploiera à établir des canaux et des partenariats adaptés pour mettre en avant les opportunités d’investissement et les secteurs prometteurs dans toutes les provinces et préfectures du Royaume.
De plus, l’Agence marocaine pour le développement des investissements et des exportations ainsi que les centres régionaux d’investissement seront mobilisés pour orienter les investisseurs vers toutes les provinces et préfectures et les accompagner dans leurs démarches.
Stimuler l’attractivité
Le ministre a souligné que le gouvernement a adopté une approche holistique pour améliorer le climat des affaires et encourager les investissements productifs. À travers la réforme de la politique d'investissement, une nouvelle charte a été adoptée pour attirer aussi bien les investisseurs nationaux qu'étrangers. Une feuille de route stratégique 2023-2026, comprenant 46 initiatives, vise à améliorer le climat des affaires, avec 83 % des actions déjà lancées fin 2024. Parallèlement, des tournées internationales ont été menées pour promouvoir des projets stratégiques, tels que l'écosystème de la mobilité électrique.
Depuis l'entrée en vigueur de la charte, la commission nationale des investissements a approuvé 171 projets, dont 53 financés par des investissements étrangers provenant de 18 pays, pour une valeur totale estimée à 94 milliards de dirhams, soit 30 % du total des investissements approuvés. Ces projets devraient créer plus de 54 000 emplois.
Marocains du monde, une priorité royale
Le ministre a relevé que « le programme d’action ministériel accorde une attention particulière aux investissements des Marocains résidant à l’étranger ». Ces efforts incluent une communication accrue pour les informer des opportunités d’investissement au Maroc, l’organisation de rencontres spécifiques lors des tournées promotionnelles, et l’amélioration des infrastructures d’accueil et d’accompagnement aux niveaux national et régional.
Une plateforme numérique dédiée, intégrant des technologies d’intelligence artificielle, a également été développée pour fournir des informations en plusieurs langues adaptées aux pays de résidence. En parallèle, une cellule spéciale a été créée pour assurer un suivi personnalisé des investissements. Zidane conclut : "L’investissement est un levier stratégique pour le développement durable de notre pays. Nous poursuivrons nos efforts pour attirer des capitaux, créer des emplois, et valoriser les potentialités de chaque région du Royaume ».