Société
Rapport. La HACA scrute le pluralisme médiatique à la loupe
Le dernier rapport de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) dresse un état des lieux détaillé du pluralisme d’expression dans les médias audiovisuels marocains. Répartition du temps de parole entre gouvernement, opposition parlementaire et société civile, sous-représentation des femmes dans les médias, évaluation de la couverture médiatique du séisme d’Al Haouz… Retour sur les principaux enseignements de ce document clé.
Hayat Kamal Idrissi
Un rapport détaillé sur les différents aspects du pluralisme médiatique
Les femmes, une faible présence...
En 2023, le temps de parole consacré au gouvernement et à la majorité dans les programmes d’information (journaux et magazines) diffusés par les radios et télévisions publiques a atteint 55,25 % du volume horaire annuel. L’opposition parlementaire a, quant à elle, bénéficié de 44,75 % du volume horaire annuel du temps de parole consacré par les médias du service public aux questions d’intérêt général du temps de parole.
Répartition équilibrée
« Cette répartition respecte globalement la représentativité des deux camps à la Chambre des Représentants, où le gouvernement et la majorité disposent de 73,16 % des sièges contre 26,84 % pour l’opposition », note le rapport de la HACA. Cependant, dans les magazines de débat et d’information, l’opposition parlementaire a obtenu un temps de parole supérieur à son poids institutionnel, atteignant une moyenne de 17,91 points de pourcentage au-dessus de son quota théorique soit 26.84%.
Publiés dans le rapport d’activité de la HACA au titre de l’année 2023, Ces chiffres ont été agrégés dans le cadre du mandat de l’instance de régulation en matière de suivi du pluralisme d’expression dans les médias audiovisuels « en vue de garantir l’accès des citoyens usagers des médias à différents courants d’opinion et de pensée », explique la même source.
La société civile en première ligne
Fait marquant de ce rapport 2023 : La montée en puissance de la présence des représentants de la société civile dans les médias audiovisuels. Les acteurs associatifs ont bénéficié de 40,57 % du temps de parole dans les programmes d’information, devançant ainsi les acteurs politiques (35,22 %), professionnels (15,55 %) et syndicaux (8,65 %).
Cette tendance traduit une diversification des sources d’opinion dans le débat public, donnant une voix plus forte aux acteurs non institutionnels. Les radios et télévisions semblent de plus en plus ouvertes aux associations engagées dans des domaines variés, renforçant ainsi le rôle de la société civile dans le façonnement du discours médiatique.
Sous-représentation persistante des femmes
La représentation des femmes dans les médias laisse encore à désirer. En 2023, le temps de parole des personnalités publiques féminines dans les programmes d’information n’a pas dépassé 18,01 %, contre 81,99 % pour les hommes. Bien qu’en légère progression par rapport à 2022 (17 %), cette part reste très en deçà d’un équilibre paritaire, comme le laisse entendre les statistiques de la HACA.
Par catégories, les actrices associatives ont été les plus présentes à l’antenne avec plus de 121 heures d’intervention, représentant plus de la moitié du temps de parole féminin total (213 heures). En revanche, la présence des actrices politiques a reculé, passant de 39,20 % en 2022 à 30,92 % en 2023. Les professionnelles issues de divers secteurs productifs ont enregistré une légère hausse (de 6,37 % à 9,91 %), tandis que la participation des syndicalistes a chuté de 3,16 % à 2,54 %.
Rejet de plaintes
En matière de régulation des contenus audiovisuels, le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA) a pris 52 décisions en 2023, dont environ les deux tiers ont abouti à un rejet ou un classement des plaintes. Le motif le plus récurrent de rejet repose sur le respect de la liberté éditoriale et de création artistique, notamment pour les fictions télévisées.
La HACA note également une confusion fréquente entre les contenus diffusés sur les réseaux sociaux et ceux relevant de la régulation audiovisuelle. De nombreux plaignants ont en effet dénoncé des contenus issus des plateformes numériques, qui ne relèvent pas du champ de compétence de la HACA. Dans le cadre de son engagement en faveur de l’équité territoriale, la HACA a attribué en 2023, 56 nouvelles fréquences FM dans 37 localités à des opérateurs publics et privés, nous apprend le rapport. À la fin de l’année, le Maroc comptait 34 stations de radio publiques et privées, exploitant un total de 1373 fréquences FM dans 219 sites. En parallèle, 10 chaînes de télévision TNT diffusaient sur 396 canaux dans 197 sites.
A propos du séisme d'Al-Haouz
Le rapport met également en avant la gestion médiatique du séisme qui a frappé la région d’Al-Haouz le 8 septembre 2023. Face à cette catastrophe, 21 radios et 5 chaînes de télévision se sont mobilisées et ont rapidement adapté leurs grilles de programmes pour informer la population en temps réel, commente le rapport de la HACA. D’après cette dernière, les médias ont joué un rôle clé en : Mobilisant des ressources humaines et logistiques exceptionnelles, en luttant contre la désinformation par la diffusion d’informations vérifiées et en faisant la promotion des valeurs de solidarité et de cohésion nationale.
Le rapport 2023 de la HACA révèle des avancées notables en matière de pluralisme d’expression, avec une meilleure visibilité accordée à la société civile et une représentation relativement équilibrée entre gouvernement et opposition. Toutefois, la sous-représentation des femmes dans les médias et la prédominance des acteurs politiques masculins restent des points à améliorer pour renforcer l’équité et la parité dans le paysage audiovisuel.
Répartition équilibrée
« Cette répartition respecte globalement la représentativité des deux camps à la Chambre des Représentants, où le gouvernement et la majorité disposent de 73,16 % des sièges contre 26,84 % pour l’opposition », note le rapport de la HACA. Cependant, dans les magazines de débat et d’information, l’opposition parlementaire a obtenu un temps de parole supérieur à son poids institutionnel, atteignant une moyenne de 17,91 points de pourcentage au-dessus de son quota théorique soit 26.84%.
Publiés dans le rapport d’activité de la HACA au titre de l’année 2023, Ces chiffres ont été agrégés dans le cadre du mandat de l’instance de régulation en matière de suivi du pluralisme d’expression dans les médias audiovisuels « en vue de garantir l’accès des citoyens usagers des médias à différents courants d’opinion et de pensée », explique la même source.
La société civile en première ligne
Fait marquant de ce rapport 2023 : La montée en puissance de la présence des représentants de la société civile dans les médias audiovisuels. Les acteurs associatifs ont bénéficié de 40,57 % du temps de parole dans les programmes d’information, devançant ainsi les acteurs politiques (35,22 %), professionnels (15,55 %) et syndicaux (8,65 %).
Cette tendance traduit une diversification des sources d’opinion dans le débat public, donnant une voix plus forte aux acteurs non institutionnels. Les radios et télévisions semblent de plus en plus ouvertes aux associations engagées dans des domaines variés, renforçant ainsi le rôle de la société civile dans le façonnement du discours médiatique.
Sous-représentation persistante des femmes
La représentation des femmes dans les médias laisse encore à désirer. En 2023, le temps de parole des personnalités publiques féminines dans les programmes d’information n’a pas dépassé 18,01 %, contre 81,99 % pour les hommes. Bien qu’en légère progression par rapport à 2022 (17 %), cette part reste très en deçà d’un équilibre paritaire, comme le laisse entendre les statistiques de la HACA.
Par catégories, les actrices associatives ont été les plus présentes à l’antenne avec plus de 121 heures d’intervention, représentant plus de la moitié du temps de parole féminin total (213 heures). En revanche, la présence des actrices politiques a reculé, passant de 39,20 % en 2022 à 30,92 % en 2023. Les professionnelles issues de divers secteurs productifs ont enregistré une légère hausse (de 6,37 % à 9,91 %), tandis que la participation des syndicalistes a chuté de 3,16 % à 2,54 %.
Rejet de plaintes
En matière de régulation des contenus audiovisuels, le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA) a pris 52 décisions en 2023, dont environ les deux tiers ont abouti à un rejet ou un classement des plaintes. Le motif le plus récurrent de rejet repose sur le respect de la liberté éditoriale et de création artistique, notamment pour les fictions télévisées.
La HACA note également une confusion fréquente entre les contenus diffusés sur les réseaux sociaux et ceux relevant de la régulation audiovisuelle. De nombreux plaignants ont en effet dénoncé des contenus issus des plateformes numériques, qui ne relèvent pas du champ de compétence de la HACA. Dans le cadre de son engagement en faveur de l’équité territoriale, la HACA a attribué en 2023, 56 nouvelles fréquences FM dans 37 localités à des opérateurs publics et privés, nous apprend le rapport. À la fin de l’année, le Maroc comptait 34 stations de radio publiques et privées, exploitant un total de 1373 fréquences FM dans 219 sites. En parallèle, 10 chaînes de télévision TNT diffusaient sur 396 canaux dans 197 sites.
A propos du séisme d'Al-Haouz
Le rapport met également en avant la gestion médiatique du séisme qui a frappé la région d’Al-Haouz le 8 septembre 2023. Face à cette catastrophe, 21 radios et 5 chaînes de télévision se sont mobilisées et ont rapidement adapté leurs grilles de programmes pour informer la population en temps réel, commente le rapport de la HACA. D’après cette dernière, les médias ont joué un rôle clé en : Mobilisant des ressources humaines et logistiques exceptionnelles, en luttant contre la désinformation par la diffusion d’informations vérifiées et en faisant la promotion des valeurs de solidarité et de cohésion nationale.
Le rapport 2023 de la HACA révèle des avancées notables en matière de pluralisme d’expression, avec une meilleure visibilité accordée à la société civile et une représentation relativement équilibrée entre gouvernement et opposition. Toutefois, la sous-représentation des femmes dans les médias et la prédominance des acteurs politiques masculins restent des points à améliorer pour renforcer l’équité et la parité dans le paysage audiovisuel.