France-Algérie . Pas facile de se réconcilier avec un régime militaire

Le ministère algérien des Affaires étrangères a protesté samedi soir contre "ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable (qui) causera un grand dommage aux relations algéro-françaises".
Il s'est engagé à ne pas "laisser cette situation sans conséquences" et a "reçu" l'ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, pour exprimer sa « vive protestation ».
Il reproche aux autorités françaises "la forme" et"le fond" de l'affaire, citant notamment l'absence de "notification par le canal diplomatique ».
De plus, il a dénoncé "l'argumentaire vermoulu et farfelu" du ministère de l'Intérieur français, fustigeant une "cabale judiciaire inadmissible" reposant "sur le seul fait que le téléphone mobile de l'agent consulaire inculpé aurait borné autour de l'adresse du domicile de l'énergumène" Amir Boukhors.
En citant le ministère de l’Intérieur française, les Algériens visent en fait le ministre Bruno Retailleau qu’ils accusent d’être un anti-algérien qui utilise l’Algérie pour gagner la présidence de son parti les Républicains.
Réponse française: « Nous ne commentons pas une enquête en cours. L'autorité judiciaire, qui agit en toute indépendance, est seule compétente pour se prononcer », a réagi une source diplomatique française dimanche auprès de l'AFP.
De son côté, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a assuré sur Europe 1/CNews que les investigations avaient été menées "de manière extrêmement rigoureuse".
Trois hommes, dont l'un employé dans l'un des consulats d'Algérie en France, ont été mis en examen vendredi à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.
Dans cette affaire qui concerne l'opposant au régime algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.
"Il n'y a pas d'instruction politique reçue par les effectifs de police, en l'occurrence, les miens, sous l'autorité de la justice", a également déclaré Laurent Nuñez, ajoutant qu'il était "normal que la justice aille à son terme et arrête les auteurs présumés" de la séquestration.
Avec AFP