Sécurité maritime africaine. Le Maroc à l’avant-garde
Organisé dans le cadre du Forum Crans Montana 2025, ce panel de haut niveau qui a réuni des décideurs et responsables portuaires venus de différents pays africains, a constitué une occasion pour mettre en avant l'urgence de bâtir une vision africaine commune de la sécurité maritime, fondée sur la coopération Sud-Sud, la mutualisation des ressources, la capitalisation des réussites enregistrées et la valorisation des compétences locales.
Dans un contexte marqué par l'intensification des flux maritimes, la montée des menaces transnationales, des insécurités et des incertitudes de la navigation internationale ainsi que les effets du changement climatique, les ports africains sont appelés à renforcer leurs dispositifs de surveillance, moderniser et adapter leurs infrastructures, et construire des partenariats solides à même de permettre d'anticiper les crises et de garantir la résilience du secteur, ont-ils estimé.
Intervenant à cette occasion, le Directeur de la communication et de la coopération à l'Agence Nationale des Ports (ANP), Abdellatif Lhouaoui, a souligné que le Maroc se positionne aujourd’hui comme un acteur pivot de la sécurité des ports sur le continent. Forte de son dispositif légalo-réglementaire ainsi que celui de contrôle interne, l'ANP a su consolider cette position, a-t-il précisé, en mettant à contribution sa stratégie dans ce domaine et ses alliances et partenariats en vue de garantir la sûreté et de préserver les infrastructures des ports rattachés à l'Agence et de ses installations.
"Le Maroc a su développer une approche fondée sur des processus transparents et une surveillance active, tout en mettant l’accent sur la formation et la coordination régionale", a-t-il fait savoir, notant que la "coopération Sud-Sud constitue un levier central pour bâtir une sécurité portuaire collective et durable que le Royaume du Maroc place au centre de ses priorités et au plus haut niveau du pays".
De son côté, le président du Conseil d'Administration du Port Autonome de Dakar, Mouhamadou Ngouda Mboup, a mis en exergue les défis liés à l'innovation technologique dans les ports africains, soulignant l’importance de la transition digitale, de la cyberdéfense et de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans l’optimisation des flux logistiques et la sécurisation des opérations.
M. Mboup a, également, relevé l’impact du changement climatique sur les écosystèmes portuaires africains et la nécessité d’adapter les infrastructures aux nouvelles réalités environnementales, notant l'importance d'une mutualisation des efforts, notamment en matière de formation des ressources humaines, d’investissement dans les équipements, et de développement de réseaux régionaux d’expertise.
Dans le même sillage, le Directeur général de la Société Comorienne des Ports, Claude Ben Ali Bacar, a mis l’accent sur l’importance d’anticiper les risques en amont, en dotant les ports africains, en particulier ceux des petits États insulaires, d’équipements performants et adaptés aux menaces actuelles. Il a souligné que l’accès aux technologies de pointe, combiné à une volonté de coopération sincère, reste l’une des clés pour construire une sécurité portuaire durable.
"Nous devons renforcer notre capacité à anticiper les risques, et cela passe par la mise en commun des moyens, la mutualisation des expertises, et la formation ciblée", a-t-il souligné, saluant le rôle central du Maroc dans l’accompagnement des pays frères, tout en appelant à des mécanismes africains de solidarité pour soutenir les ports les plus vulnérables.
Les intervenants ont convenu que l’avenir de la sécurité maritime africaine passe par une action collective, et que le Maroc, grâce à ses réformes, à sa vision stratégique et à son leadership régional, trace la voie d’un modèle fondé sur la résilience, la transparence et la coopération dans un esprit gagnant-gagnant.
Avec MAP
