Amine Akhbach, le petit génie de Tafza

Amine Akhbach vit dans un village accroché au flanc des montagnes, à Tafza, dans la vallée de l’Ourika. Il n’a que 14 ans, mais il a déjà des idées plein la tête et des outils plein les poches. Amine Akhbach n’a ni laboratoire, ni coach, ni « vrai » financement. Ce qu’il a, en revanche : Une curiosité sans bornes, un esprit prodige, des mains agiles et un rêve immense : « Devenir un inventeur qui servira son pays ».

Sur la terrasse de sa maison, transformée en atelier de fortune, il démonte des radios, récupère des bouts de ferraille au souk, apprend en autodidacte et créée. Inventeur en herbe, il découvre sa vraie vocation alors qu’il était encore en primaire. Des boites de sardines converties en mini-machines au système lumineux pour remplacer les cris de ses camarades de classes pour interpeller le professeur, Amine a prématurément trouvé sa voie.

Encouragé par son père, ce dernier l’aide à fouiner et à trouver de quoi nourrir cette envie d’inventer, de créer et de fournir des solutions. Depuis, les idées s’enchaînent. Une poubelle intelligente, un robot en forme de chien et surtout, un casque intelligent destiné aux personnes malvoyantes. Un dispositif simple équipé de capteurs qui détectent les obstacles et alertent le porteur grâce à des vibrations qui aident à se déplacer en toute sécurité et de manière autonome.

« J’ai d’abord essayé avec une canne, puis j’ai pensé au casque. Une association locale m’a aidé pour le matériel, et j’ai appris en regardant des vidéos, en testant, en échouant, puis en réussissant », commente l’enfant-inventeur lors d’une présentation au dernier GITEX Africa à Marrakech. Mais ce n’est pas son premier succès. Le jeune inventeur avait déjà conçu une poubelle intelligente visant à protéger l’environnement et à sensibiliser à la question écologique, illustrant son engagement à la fois humanitaire et écologique.

Comme un grand inventeur, Amine trouve motivation dans ce désir de servir son prochain. Il puise son inspiration dans « les besoins à combler » de la communauté. Ce qu’Amine fabrique, ce ne sont pas de simples gadgets nés d’un savoir prétentieux. Ce sont des solutions. Des réponses à des problèmes concrets. Des inventions utiles, pensées avec le cœur, réalisées avec peu de moyens, mais beaucoup de détermination.

Lors de sa participation à l’exposition internationale GITEX Africa, organisée à Marrakech, Amin a impressionné les grandes entreprises du secteur des technologies et de l’innovation par son esprit créatif et ses solutions concrètes. Mais malgré les feux des projecteurs, l’enfant reste humble et garde les pieds sur terre. « Je fais tout ça avec ce que je trouve. Je démonte, je teste, j’expérimente, je recommence en cas d’échec. Mais je n’oublie jamais mes devoirs », affirme-t-il en bon élève assidu.

Une ingéniosité brute, née dans les marges, forgée dans la débrouille, nourrie par un seul moteur : l’envie d’être utile et servir son pays. Son parcours est une leçon et une belle inspiration pour les autres inventeurs qui se cachent dans l’ombre.