Pressions budgétaires : Le Botswana peut compter sur la BAD
La Banque africaine de développement a approuvé un prêt de 304 millions de dollars au Botswana pour aider ce pays d’Afrique australe à relever les défis budgétaires croissants et à mettre en œuvre des réformes économiques et de gouvernance clés.
Lilia Habboul
Gaborone, capitale du Botswana
Ce nouveau financement de l’institution, servira à financer le Programme d’appui à la gouvernance et à la résilience économique (GERSP), une opération d’appui budgétaire général d’un an couvrant l’exercice 2025-2026.
La facilité vise à protéger le Botswana du choc financier provoqué par la baisse des recettes diamantifères, tout en appuyant les réformes essentielles pour renforcer la transparence budgétaire, stimuler la collecte des recettes et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé.
L’économie du Botswana s’est contractée de 1,7 % en 2024, principalement en raison de la faiblesse de la demande mondiale de diamants, qui représente environ 80 % des exportations du pays. Le déficit budgétaire du pays s’est creusé, passant d’un budget équilibré en 2022-23 pour atteindre 4,7 % du PIB pour l’exercice 2023-24. Il devrait se situer à 6,7 % du PIB pour l’exercice en cours.
«Cette opération intervient à un moment critique pour le Botswana », a souligné Moono Mupotola, directrice générale adjointe du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique australe et cheffe du bureau pays pour le Botswana, ajoutant, « nous travaillerons avec le nouveau gouvernement pour mettre en œuvre des réformes qui amélioreront la viabilité budgétaire, renforceront la transparence et créeront un environnement plus propice aux affaires afin de diversifier l’économie».
Le GERSP s’articule autour de deux grands axes : le renforcement de la viabilité et de la transparence budgétaires, et la stimulation de la croissance économique. Il comprend des mesures visant à accroître la mobilisation des recettes intérieures, à lutter contre les flux financiers illicites et à améliorer l’efficacité et la responsabilité des dépenses publiques.
Le programme vise également à soutenir les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), en particulier celles dirigées par des femmes et des jeunes, afin de créer des emplois et de réduire les inégalités.
Cette opération est une mesure transitoire visant à faire face aux pressions budgétaires à court terme, tout en travaillant avec le nouveau gouvernement du Botswana, élu en novembre 2024, sur les objectifs de développement à long terme.
Ce nouveau prêt s’inscrit dans le prolongement du soutien apporté précédemment par l’institution au Botswana, notamment le programme d’appui à la relance économique mis en œuvre en 2021-2022, qui a bénéficié d’un cofinancement de 200 millions de dollars du Fonds OPEP pour le développement international.
Le programme actuel s’aligne sur le Document de stratégie pays de la Banque pour le Botswana (2022-2026), qui accorde la priorité au renforcement de la résilience économique par le soutien à la gouvernance économique et au développement du secteur privé, indique la BAD sur son site.
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