Musique
Gnaoua 2025 : Rokia Koné et Asmaa Hamzaoui : une fusion d’émotions et de liberté



Avec leur présence majestueuse et leur voix grave, elles ont réussi, ensemble, à tisser sur scène un dialogue entre deux héritages africains, un chant de résistance et de transmission. Le groove mandigue s’est subtilement entrelacé aux cadences gnaouies. Une fusion magique au féminin, entre Bamako et Marrakech, où la transe devient espace de sonorité, d’émotion et de liberté partagée.
C’est la première que vous vous produisez à Essaouira. Quel est votre sentiment ?
Je suis très heureuse d’être ici car j’estime que c’est une grande école qui m’a beaucoup appris, musicalement et humainement parlant. S’agissant de ma collaboration avec Asmaa Hamzaoui, c’était une expérience enrichissante en matière de transmission et de partage des connaissances. J’ai découvert de nouvelles choses, de nouveaux instruments musicaux, et j’espère que cette participation au festival ne soit pas la dernière et j’aimerais bien pouvoir collaborer avec d’autres artistes à l’avenir.


En tant qu’artiste engagée qui milite pour l’égalité hommes-femmes, cela vous fait quoi de partager la scène avec Asmaa Hamzaoui, l’une des femmes pionnière dans le domaine Gnaoua, un univers dominé essentiellement par les hommes ?
Je suis très heureuse de collaborer avec Asmaa. Cette fusion devait se faire, c’était nécessaire parce que nous sommes deux femmes qui se battent pour la même cause, nous menons le même combat, musicalement et socialement parlant, qu’il s’agisse de violence faites aux femmes, de droits ou d’éducation des femmes ... et j’espère que ça va vraiment émerger dans notre collaboration.


Pour moi, une femme n’est pas censée rester dans les salons, c’est pour cela que j’admire Asmaa parce qu’elle se bat pour s’imposer dans un monde d’hommes.
Je ne voudrais pas que cette collaboration s’arrête là, et en tant que femmes musiciennes, nous devons nous unir pour soulever les défis et faire toujours mieux.
Comment réussissez-vous à marier racines mandingues et influences modernes ?
Il y a une véritable connexion entre les musiques anciennes et la modernisation que je fais. Pour moi, il n’y a pas de différence et je trouve qu’il faut s’inspirer de l’ancien pour pouvoir créer de la nouveauté. On prend toujours les rythmiques anciennes pour les moderniser, d’ailleurs, tout est inspiré des musiques anciennes, après, chacun les développe à sa manière, mais sans jamais sortir du cadre défini par les anciens.