Croissance au Maroc en 2025 et 2026. La bataille des chiffres

À l’approche du second semestre, les grands organismes économiques s’accordent sur une prévision de croissance modérée mais solide pour l’économie marocaine en 2025. Selon les données les plus récentes compilées entre mars et juin, les estimations oscillent entre 3,6 % et 4,8 %, avec avec un écart de 1,2 point de pourcentage entre les estimations les plus basses et les plus hautes.

Bank Al-Maghrib et BMI Fitch, les plus optimistes

En tête des prévisions les plus optimistes, on retrouve BMI-Fitch Solutions qui table sur une croissance robuste de 4,8% pour le Maroc en 2025 avec une accélération attendue à 5,5 % en 2026. Pour cette institution, le Maroc bénéficie d’un effet rattrapage post-crise combiné à une amélioration du climat des affaires.

Toujours dans le camp des optimistes, Bank Al-Maghrib a affiché sa confiance lors de sa dernière réunion tenue le 24 juin anticipant une croissance de 4,6 % en 2025, tirée par le redressement agricole et la dynamique des investissements. L’institution monétaire reste cependant vigilante face aux aléas climatiques et aux tensions géopolitiques qui pèsent sur les chaînes d’approvisionnement.

FMI, Banque mondiale et BAD : une croissance plus contenue

À l’inverse, des institutions comme le FMI, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale affichent des projections plus prudentes. Le FMI prévoit 3,9 % en 2025, tandis que la Banque mondiale ne table que sur 3,6 %, évoquant notamment une reprise lente de la consommation et des exportations non agricoles.
L’OCDE se situe au milieu du spectre avec une estimation de 3,8 %, identique à celle avancée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui souligne une reprise progressive tirée par les services et les secteurs à forte valeur ajoutée.

Vers une stabilité attendue en 2026

Pour l’année 2026, seules quelques institutions avancent des projections. Bank Al Maghrib prévoit une légère baisse à 4,4 %, tandis que BMI Fitch reste sur une dynamique forte à 5,5 %. En revanche, le HCP ne s’est pas encore prononcé officiellement.

Globalement, le Maroc semble bien engagé sur la voie d’une reprise maîtrisée. La diversification sectorielle, la relance de l’investissement public et la consolidation budgétaire contribuent à améliorer les fondamentaux. Mais les experts s’accordent sur un point : le rythme de la croissance reste dépendant des performances agricoles, du climat géopolitique régional et des avancées concrètes en matière de réformes