IA. Le Maroc trace la voie d'une utilisation citoyenne et éthique
Le Maroc, pays fondateur de l'initiative mondiale "Current IA" lancée en février à Paris, s'engage pour une intelligence artificielle d'intérêt général. Martin Tisné, CEO de l'AI Collaborative, revient sur ce partenariat. Pour lui, l'IA doit avant tout être mise « au service des citoyens marocains, de manière responsable et inclusive »
Mounia Kabiri KettaniLe Maroc se positionne à l'avant-garde de l'intelligence artificielle mondiale, figurant parmi les pays fondateurs de "Current IA", une initiative internationale lancée en février dernier à Paris lors du Sommet pour l’action sur l’IA. Ce partenariat ambitieux vise à lever 2,5 milliards de dollars sur cinq ans pour développer l’accès à des bases de données cruciales (santé, éducation) et investir dans des outils et infrastructures d'IA en source ouverte, garantissant ainsi transparence et sécurité. Lors de sa participation aux premières Assises nationales de l’intelligence artificielle à Rabat, Martin Tisné, CEO de l'AI Collaborative, l'intelligence artificielle (IA) n'est pas qu'une simple avancée technologique, mais un levier fondamental pour le développement des nations, à condition qu'elle soit pensée pour le citoyen et encadrée.
Les clés d'une IA utile
Pour que l'intelligence artificielle puisse répondre efficacement aux besoins concrets des citoyens marocains, Martin Tisné a identifié trois conditions essentielles. Premièrement, l'accès à des données de qualité et respectueuses de la vie privée est primordial, car, selon le CEO de l'AI Collaborative, « ce sont elles qui alimentent et donnent sens aux systèmes d’IA. » Deuxièmement, une IA ouverte et accessible à tous est nécessaire, Tisné insistant sur le développement de technologies « conçue sur des bases open source, pour qu’elle soit utilisable par toutes et tous », faisant de l'ouverture la clé de sa démocratisation.
Enfin, il est crucial de développer une intelligence artificielle responsable ; la prudence étant de mise, il est « crucial de mesurer clairement ses effets, notamment sur les enfants, l’éducation, ou encore la santé », a-t-il averti, plaidant pour une évaluation continue de l'impact sociétal de l'IA.
Pour conclure, Martin Tisné a qualifié cette période de « véritable fenêtre d’opportunité qui s’ouvre pour le Maroc». Cependant, il a rappelé que cela s'accompagne d'une « responsabilité collective : celle de construire une IA éthique, inclusive et réellement utile à la société. »