Musique
Jazzablanca 2025 : Emel : Un cri féminin et libre brisant toutes les barrières
Rendue célèbre grâce à son titre Kelmti Horra (ma parole est libre), la chanteuse et compositrice tunisienne engagée Emel Mathlouthi a livré lundi soir un show électrisant et une performance d’une rare intensité sur la scène 21. Une performance sincère et poétique à son image : engagée, audacieuse, sans concession.
Kawtar Firdaous
La chanteuse tunisienne Emel électrise la scène 21- Jazzablanca 2025.

Emel à Jazzablanca 2025.

Emel- Jazzablanca 2025.
Quelques instants avant de monter sur scène, dans les coulisses, l’artiste s’est livrée, directe, entière. À 42 ans, celle que le monde a découverte avec Kelmti Horra – hymne du Printemps arabe repris lors de la cérémonie du Nobel de la Paix en 2016 – continue de faire de sa musique un acte de résistance.
Appréciée pour sa voix puissante et ses textes engagés, la chanteuse, auteure-compositrice, interprète et productrice tunisienne Emel, revient pour nous présenter « MRA », un nouvel album100 % féminin réunissant 30 artistes de 22 pays.
Juste avant de monter sur scène, Emel nous parle de son nouvel album qu’elle est venue présenter pour la première fois à Jazzablanca. Un opus féminin et féministe, avec des sonorités mêlant électro, hip-hop, pop et reggaeton, tout en utilisant des langues variées comme l'arabe, l'anglais, et des influences tribales et percussives. Une œuvre sincère qui émane du cœur et qui prône sororité et liberté, faisant voler en éclat les codes d’un univers «trop cadré» dominé principalement par les hommes.
Vous avez déjà joué au Maroc mais c’est la première fois que vous vous produisez à Jazzablanca. Quel est votre sentiment ?
Ce soir, ça va être comme si c’était la première fois parce que je reviens avec un nouvel album MRA (femme en français), un album qui, je pense, me définis le plus, par rapport à tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, je vais aussi revisiter tout mon répertoire. J’ai l’impression que c’est une nouvelle moi mais en même temps, c’est une bonne synthèse de moi.
Qu’est ce qui vous a inspiré pour votre nouvel album « MRA » ?
Ce qui m’a inspiré, c’est ma propre histoire. J’ai réalisé qu’en 10 années de carrière et 4 albums studio, j’ai travaillé principalement qu’avec des hommes, et ça m’a posé problème vis-à-vis de mon propre message, de mon éthique, de ma propre histoire. J’ai réalisé que je n’avais pas fait grand-chose pour la cause féminine et féministe et c’était un peu hypocrite de ma part de me présenter comme un symbole de liberté alors que je n’ai pas fait de travail dans ma vraie cuisine.
Je me suis alors demandée si, dans notre domaine musical, les femmes étaient moins intelligentes que les hommes ? Je voulais prouver que c’était totalement faux et absurde et c’est comme ça que ma quête de collaboratrices a commencé.
Comment avez-vous choisi vos collaboratrices sur cet album (des rappeuses du Mali, du Nigéria, d’Irak, d’Iran...) ?
On s’est retrouvé avec 30 femmes de 22 pays différents : il y a la rappeuse malienne Ami Yerewolo sur la chanson "Nar » (feu en français) qui exprime un appel à la prise de contrôle de la vie des femmes. Je voulais en fait expérimenter un peu la Pop avec le hip-hop, Ami a été la première rappeuse que j’ai invitée, alors que jusque là, je n’avais jamais fait de feat sur mes albums.
J’ai tellement aimé l’idée, j’aime beaucoup l’énergie du rap, les femmes ne sont pas bien représentées dans le domaine de la musique, et encore moins les femmes rappeuses et les rappeuses qui viennent d’Afrique et du monde arabe. Je voulais partager mon espace, je voulais créer un mouvement, au-delà d’un album, pour que nous les femmes, prenons conscience qu’il faut absolument qu’on se fasse confiance (en termes de mixage, d’ingénierie de son, ...).
Quel message souhaitez-vous véhiculer à travers cet album ?
Le message principal c’est la sororité mais aussi l’idée de briser la chaine de domination masculine pour donner la chance aux femmes de s’imposer dans un monde masculin, la chance de créer un cercle vertueux pour ramener la réconciliation dans le monde, entre les victimes et leurs oppresseurs, pour aider les uns et les autres et apporter une réponse à l’oppression.
Pensez-vous que l’Art et la musique ont le pouvoir de changer les choses ?
Oui, absolument, sinon, je ne ferais pas ce que je fais. J’ai trouvé ma raison de vivre dans le fait d’allier ma passion qui est la musique, le chant avec une utilité pour rapporter de l’espoir et de la force. Pour dire aux gens qu’ils peuvent croire en leurs idées, en leur propre pouvoir de changer les choses autour d’eux. La musique est pour moi, essentielle pour construire cette arme invisible dont on devrait tous être dotés. On a tous en nous cette humanité, on est capable de créer beaucoup de beauté, et la musique pour moi, c’est la preuve vivante de tout cela.
Appréciée pour sa voix puissante et ses textes engagés, la chanteuse, auteure-compositrice, interprète et productrice tunisienne Emel, revient pour nous présenter « MRA », un nouvel album100 % féminin réunissant 30 artistes de 22 pays.
Juste avant de monter sur scène, Emel nous parle de son nouvel album qu’elle est venue présenter pour la première fois à Jazzablanca. Un opus féminin et féministe, avec des sonorités mêlant électro, hip-hop, pop et reggaeton, tout en utilisant des langues variées comme l'arabe, l'anglais, et des influences tribales et percussives. Une œuvre sincère qui émane du cœur et qui prône sororité et liberté, faisant voler en éclat les codes d’un univers «trop cadré» dominé principalement par les hommes.
Vous avez déjà joué au Maroc mais c’est la première fois que vous vous produisez à Jazzablanca. Quel est votre sentiment ?
Ce soir, ça va être comme si c’était la première fois parce que je reviens avec un nouvel album MRA (femme en français), un album qui, je pense, me définis le plus, par rapport à tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, je vais aussi revisiter tout mon répertoire. J’ai l’impression que c’est une nouvelle moi mais en même temps, c’est une bonne synthèse de moi.
Qu’est ce qui vous a inspiré pour votre nouvel album « MRA » ?
Ce qui m’a inspiré, c’est ma propre histoire. J’ai réalisé qu’en 10 années de carrière et 4 albums studio, j’ai travaillé principalement qu’avec des hommes, et ça m’a posé problème vis-à-vis de mon propre message, de mon éthique, de ma propre histoire. J’ai réalisé que je n’avais pas fait grand-chose pour la cause féminine et féministe et c’était un peu hypocrite de ma part de me présenter comme un symbole de liberté alors que je n’ai pas fait de travail dans ma vraie cuisine.
Je me suis alors demandée si, dans notre domaine musical, les femmes étaient moins intelligentes que les hommes ? Je voulais prouver que c’était totalement faux et absurde et c’est comme ça que ma quête de collaboratrices a commencé.
Comment avez-vous choisi vos collaboratrices sur cet album (des rappeuses du Mali, du Nigéria, d’Irak, d’Iran...) ?
On s’est retrouvé avec 30 femmes de 22 pays différents : il y a la rappeuse malienne Ami Yerewolo sur la chanson "Nar » (feu en français) qui exprime un appel à la prise de contrôle de la vie des femmes. Je voulais en fait expérimenter un peu la Pop avec le hip-hop, Ami a été la première rappeuse que j’ai invitée, alors que jusque là, je n’avais jamais fait de feat sur mes albums.
J’ai tellement aimé l’idée, j’aime beaucoup l’énergie du rap, les femmes ne sont pas bien représentées dans le domaine de la musique, et encore moins les femmes rappeuses et les rappeuses qui viennent d’Afrique et du monde arabe. Je voulais partager mon espace, je voulais créer un mouvement, au-delà d’un album, pour que nous les femmes, prenons conscience qu’il faut absolument qu’on se fasse confiance (en termes de mixage, d’ingénierie de son, ...).
Quel message souhaitez-vous véhiculer à travers cet album ?
Le message principal c’est la sororité mais aussi l’idée de briser la chaine de domination masculine pour donner la chance aux femmes de s’imposer dans un monde masculin, la chance de créer un cercle vertueux pour ramener la réconciliation dans le monde, entre les victimes et leurs oppresseurs, pour aider les uns et les autres et apporter une réponse à l’oppression.
Pensez-vous que l’Art et la musique ont le pouvoir de changer les choses ?
Oui, absolument, sinon, je ne ferais pas ce que je fais. J’ai trouvé ma raison de vivre dans le fait d’allier ma passion qui est la musique, le chant avec une utilité pour rapporter de l’espoir et de la force. Pour dire aux gens qu’ils peuvent croire en leurs idées, en leur propre pouvoir de changer les choses autour d’eux. La musique est pour moi, essentielle pour construire cette arme invisible dont on devrait tous être dotés. On a tous en nous cette humanité, on est capable de créer beaucoup de beauté, et la musique pour moi, c’est la preuve vivante de tout cela.