Les dérives d’un homme devenu l’ombre de lui-même

Dans une vidéo méprisante, il s’arroge une fois de plus le droit de distribuer les rôles : qui serait un “vrai” journaliste, qui ne le serait pas ; qui serait digne d’exister dans le débat public, et qui devrait se taire. Il s’érige en juge, en tribunal autoproclamé, incapable de tolérer une parole qui ne se conforme pas à sa vision étriquée. Ce n’est plus de la critique, c’est de la démolition gratuite. Et cette dérive a franchi toutes les limites.
Il ne s’attaque pas seulement à une ligne éditoriale ou à une institution — ce qui relèverait du débat légitime. Non. Il insulte des femmes et des hommes qui travaillent chaque jour avec sérieux, rigueur et abnégation. Il salit sans distinction des centaines de journalistes, simplement parce qu’ils ne partagent ni ses obsessions, ni sa haine, ni son rejet de tout ce qui incarne encore, à ses yeux, un lien vivant avec le Maroc.
Ali Lmrabet a été journaliste, nul ne le nie. Mais ce qu’il est devenu aujourd’hui n’a plus rien à voir avec les exigences de ce métier. Retranché derrière son écran, il a troqué l’analyse pour l’amertume, la critique pour l’attaque personnelle, et le débat pour l’invective. Sa parole, jadis portée par une exigence de vérité, est désormais guidée par une obsession : salir, rabaisser, caricaturer. Ce n’est plus un regard journalistique, c’est une dérive personnelle — une croisade contre tout ce qui ne s’aligne pas sur ses colères.
Depuis 2014, il a bâti l’essentiel de ses attaques sur ce qu’il présente comme des révélations irréfutables — en réalité, des documents insolents et fabriqués, orchestrés et diffusés par les services algériens. Il ne s’agissait pas là d’une enquête sérieuse, mais d’une tentative grossière de manipulation. Il s’en est emparé non pour chercher la vérité, mais pour régler ses comptes. Pour se venger. Pour donner à sa haine le masque d’une cause.
Ce qu’il appelle “indépendance”, ce n’est en réalité qu’un rejet systématique. Dans sa logique, être marocain, c’est s’en exiler pour mieux mépriser ceux qui restent. Être journaliste, c’est propager des ragots, rabaisser les autres, insulter sans preuve. Et être libre, c’est ne rendre de comptes à personne — surtout pas à l’éthique ou à la vérité.
Nous n’avons pas la même idée du Maroc, ni du journalisme. Lui cherche à diviser, nous cherchons à construire. Lui vit dans la provocation, nous dans l’action. Lui nourrit les conflits, nous assumons nos responsabilités, dans un pays en transformation.
Il peut continuer à s’agiter. Nous continuerons à avancer.