Société
Fécondité : Procréer, pas vraiment le choix ! (Rapport)
À l’occasion de la Journée mondiale de la population, l’UNFPA et le HCP alertent sur la crise du libre choix en matière de fécondité. Dans un monde traversé d’incertitude, des millions de personnes n’arrivent pas à construire la famille qu’elles désirent. Le Maroc ne fait pas exception. Détails
Hayat Kamal Idrissi
Moins d'enfants, un choix forcé
Le recul mondial de la fécondité ne traduit pas un rejet de la parentalité, mais l’impossibilité, pour beaucoup, d’avoir les enfants qu’ils souhaitent... faute de moyens. C’est ce que révèle le dernier rapport mondial du Fonds des Nations Unies pour la Population UNFPA.
Dévoilé à l’occasion de la Journée Mondiale de la Population, célébrée le 11 juillet de chaque année, le rapport a été présenté par l’UNFPA au Maroc et le Haut-Commissariat au Plan (HCP) à Rabat. Intitulé « La véritable crise de la fécondité : La quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation », ce rapport s’appuie sur des travaux de recherche universitaire et sur de nouvelles données issues d’une enquête UNFPA/YouGov réalisée dans 14 pays, dont le Maroc, indique un communiqué du HCP.
Pas le choix !
« Constat préoccupant : Des millions de personnes à travers le monde ne sont pas en mesure d’avoir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent, non par rejet de la parentalité, mais en raison d’obstacles économiques et sociaux » indique le rapport. Au Maroc, 33 % des personnes âgées de plus de 50 ans déclarent, en effet, avoir eu moins d’enfants que désiré, et près de la moitié (47 %) disent que c’est pour des raisons de contraintes financières.
Derrière les chiffres, un enjeu fondamental : le droit de chacun à décider librement s’il veut avoir des enfants, quand, et combien. Ce droit est aujourd’hui mis à mal par des obstacles économiques, sociaux et institutionnels, expliquent les auteurs du rapport. Ce dernier révèle par ailleurs des données éloquentes : Près d’un adulte sur cinq dans le monde estime qu’il n’aura pas le nombre d’enfants souhaité. Un tiers a déjà connu une grossesse non intentionnelle, 39 % pointent les difficultés financières comme principal frein à leur projet parental. Une personne sur quatre n’a pas pu avoir un enfant au moment souhaité. Un sur cinq évoque la peur de l’avenir (climat, instabilité, pandémies) comme facteur décourageant.
Focus sur le Maroc
Les chiffres marocains confirment cette tendance avec 51 % des personnes interrogées déclarant avoir vécu une grossesse non désirée (vs 31 % dans les 14 pays). N’ayant guère plus de choix que les autres interrogés, 33 % des Marocains de plus de 50 ans disent avoir eu moins d’enfants qu’ils le souhaitaient. Quant aux causes de ces choix « forcé», 47 % invoquent des contraintes financières tandis que 37 % n’ont pas pu avoir d’enfants au moment voulu.
Les jeunes expriment cependant moins de pessimisme que la moyenne : 7 % des moins de 50 ans s’attendent à avoir moins d’enfants que désiré (vs 11 % ailleurs). Selon les résultats du dernier recensement de la population, mené par le Haut-commissariat au plan (HCP), le taux de fécondité national est tombé à 1,97 enfant par femme, un niveau inférieur au seuil de remplacement des générations, fixé à 2,1 enfants.
Approche droits
Pour l’UNFPA, il ne s’agit pas d’une crise de fécondité, mais d’une crise d’opportunités. Un phénomène mondial. Trop de personnes sont ainsi empêchées de réaliser leur projet parental à cause de conditions de vie précaires, d’un manque d’accès à l’information ou aux services de santé reproductive mais aussi d’une absence de soutien social, détaille le rapport. Ce dernier dénonce toutefois les discours politiques qui culpabilisent les femmes ou instrumentalisant la fécondité au lieu de garantir le libre arbitre en matière de reproduction.
Plutôt que de vouloir corriger artificiellement les taux de fécondité, le rapport plaide pour un changement de vision : investir dans les droits, la dignité et les conditions de vie, afin que chacun puisse fonder la famille qu’il désire, sans contrainte. Dans son rapport, l’UNFPA recommande ainsi d’adopter des solutions centrées sur les droits. L’organisation en appelle à repenser les politiques publiques en profondeur.
Ces recommandations phares incluent des congés parentaux équitables, des horaires flexibles et un meilleur soutien à la parentalité. Il recommande également de faciliter l’accès universel à des soins de santé reproductive de qualité, y compris pour les personnes en situation de vulnérabilité socio-économique, des logements abordables, une sécurité économique, et des investissements durables dépassant les cycles électoraux. Autre recommandation au niveau familial consiste à adopter une répartition équitable des responsabilités parentales entre hommes et femmes pour alléger la charge sur ces dernières.
Dévoilé à l’occasion de la Journée Mondiale de la Population, célébrée le 11 juillet de chaque année, le rapport a été présenté par l’UNFPA au Maroc et le Haut-Commissariat au Plan (HCP) à Rabat. Intitulé « La véritable crise de la fécondité : La quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation », ce rapport s’appuie sur des travaux de recherche universitaire et sur de nouvelles données issues d’une enquête UNFPA/YouGov réalisée dans 14 pays, dont le Maroc, indique un communiqué du HCP.
Pas le choix !
« Constat préoccupant : Des millions de personnes à travers le monde ne sont pas en mesure d’avoir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent, non par rejet de la parentalité, mais en raison d’obstacles économiques et sociaux » indique le rapport. Au Maroc, 33 % des personnes âgées de plus de 50 ans déclarent, en effet, avoir eu moins d’enfants que désiré, et près de la moitié (47 %) disent que c’est pour des raisons de contraintes financières.
Derrière les chiffres, un enjeu fondamental : le droit de chacun à décider librement s’il veut avoir des enfants, quand, et combien. Ce droit est aujourd’hui mis à mal par des obstacles économiques, sociaux et institutionnels, expliquent les auteurs du rapport. Ce dernier révèle par ailleurs des données éloquentes : Près d’un adulte sur cinq dans le monde estime qu’il n’aura pas le nombre d’enfants souhaité. Un tiers a déjà connu une grossesse non intentionnelle, 39 % pointent les difficultés financières comme principal frein à leur projet parental. Une personne sur quatre n’a pas pu avoir un enfant au moment souhaité. Un sur cinq évoque la peur de l’avenir (climat, instabilité, pandémies) comme facteur décourageant.
Focus sur le Maroc
Les chiffres marocains confirment cette tendance avec 51 % des personnes interrogées déclarant avoir vécu une grossesse non désirée (vs 31 % dans les 14 pays). N’ayant guère plus de choix que les autres interrogés, 33 % des Marocains de plus de 50 ans disent avoir eu moins d’enfants qu’ils le souhaitaient. Quant aux causes de ces choix « forcé», 47 % invoquent des contraintes financières tandis que 37 % n’ont pas pu avoir d’enfants au moment voulu.
Les jeunes expriment cependant moins de pessimisme que la moyenne : 7 % des moins de 50 ans s’attendent à avoir moins d’enfants que désiré (vs 11 % ailleurs). Selon les résultats du dernier recensement de la population, mené par le Haut-commissariat au plan (HCP), le taux de fécondité national est tombé à 1,97 enfant par femme, un niveau inférieur au seuil de remplacement des générations, fixé à 2,1 enfants.
Approche droits
Pour l’UNFPA, il ne s’agit pas d’une crise de fécondité, mais d’une crise d’opportunités. Un phénomène mondial. Trop de personnes sont ainsi empêchées de réaliser leur projet parental à cause de conditions de vie précaires, d’un manque d’accès à l’information ou aux services de santé reproductive mais aussi d’une absence de soutien social, détaille le rapport. Ce dernier dénonce toutefois les discours politiques qui culpabilisent les femmes ou instrumentalisant la fécondité au lieu de garantir le libre arbitre en matière de reproduction.
Plutôt que de vouloir corriger artificiellement les taux de fécondité, le rapport plaide pour un changement de vision : investir dans les droits, la dignité et les conditions de vie, afin que chacun puisse fonder la famille qu’il désire, sans contrainte. Dans son rapport, l’UNFPA recommande ainsi d’adopter des solutions centrées sur les droits. L’organisation en appelle à repenser les politiques publiques en profondeur.
Ces recommandations phares incluent des congés parentaux équitables, des horaires flexibles et un meilleur soutien à la parentalité. Il recommande également de faciliter l’accès universel à des soins de santé reproductive de qualité, y compris pour les personnes en situation de vulnérabilité socio-économique, des logements abordables, une sécurité économique, et des investissements durables dépassant les cycles électoraux. Autre recommandation au niveau familial consiste à adopter une répartition équitable des responsabilités parentales entre hommes et femmes pour alléger la charge sur ces dernières.