Depuis son intronisation, le souverain a défini une politique africaine qui vise un partenariat étroit en vue du développement et une action continue en faveur de la paix.
La visite Royale au Mali à l’occasion de l’investiture du Président élu est très éloquente sur la force et la pérennité de ces choix. Le Mali a été le théâtre d’une tentative d’occupation par les Jihadistes profitant de l’instabilité. L’intervention française, soutenue par le Maroc, a permis de réduire la menace terroriste. Politiquement, la stabilité a été retrouvée grâce à une élection présidentielle incontestable dont les résultats ont été acceptés par tous les candidats. La visite Royale intervient alors qu’AQMI a posté une vidéo appelant à des attaques contre le Maroc. La menace est traitée par les services concernés. La politique du Maroc est clairement définie. L’engagement dans la lutte contre le terrorisme est un choix assumé. La région du Sahel est un facteur d’instabilité pour toute la région et la diplomatie marocaine a été l’une des premières à appeler à la vigilance. Sur le plan sécuritaire, le Maroc est un acteur essentiel bien que discret dans cette lutte.
La présence du Roi à Bamako porte aussi un autre symbole, celui du soutien à la démocratie, unique base de toute stabilité. La République malienne a fait l’amère expérience du vide institutionnel. L’élection présidentielle a prouvé la maturité des populations et leur désir de vivre ensemble dans un espace démocratique. La reconstruction de l’Etat malien est à ce prix, parce que les troupes françaises n’ont pas vocation à y rester et que le Mali devra se doter des moyens de défense de son territoire. Le message de soutien à la démocratie au processus de stabilisation en cours ne peut pas échapper aux observateurs. Les questions de développement sont au centre de la diplomatie Africaine du Maroc. La coopération Sud-Sud a trouvé sa traduction dans des accords, des projets avec plus d’une dizaine de pays subsahariens. Cette dimension est encore plus importante pour le Mali, exsangue depuis le début des troubles.
C’est l’une des économies les plus fragiles d’Afrique et il faudra un effort de tous les pays amis, pour aider à remettre la machine en marche. Selon ses moyens, le Maroc prendra, sans doute, toute sa part dans cet effort à venir. La présence royale à l’investiture du nouveau président malien est donc porteuse de plusieurs messages, en s’inscrivant dans la continuité d’une politique rectiligne. La paix et sa recherche, l’encouragement des transitions démocratiques, la coopération pour le développement, le respect de la souveraineté des Etats en sont les principes fondateurs. Quant aux menaces d’AQMI, il ne faut pas en faire un plat. Même si le risque zéro n’existe pas, le Maroc est ciblé par les terroristes parce que, justement, il a fait des choix. Mais le risque est aussi le signal que notre détermination collective est sans faille.