La diplomatie royale en Afrique a changé le cours de l’Histoire des relations du Maroc avec son continent. Visionnaire, le Roi Mohammed VI a surpris son monde en mettant fin à la politique marocaine de la chaise vide dans les instances continentales...
C’est à Addis-Abeba qu’une nouvelle ère, une ère royale, s’est ouverte dans les relations du Maroc avec l’Union africaine. Le Maroc y est revenu, officiellement, lors du 28e sommet de cette organisation qui a connu un véritable plébiscite pour le Royaume. Ce retour triomphal est le fruit du travail, de longue haleine et sans relâche, effectué par le Souverain lui-même. En témoignent ses 46 voyages dans 25 pays avant cette réintégration.
Le jour du grand retour au sein de l’UA, le Roi Mohammed VI était présent pour bien marquer ce moment historique. L’ovation qu’il a reçue de la part de la quasi-totalité des chefs des États membres de l’Union restera dans les mémoires. Tout comme le discours qu’il a prononcé en ce mémorable mardi 31 janvier 2017.
« Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est mon Continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous M’avez tous manqué », a déclaré le Roi Mohammed VI. Et le Souverain d’ajouter : «Malgré les années où nous étions absents des instances de l’Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous». Les chiffres rappelés par Mohammed VI sont parlants : « Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. À titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double! ».
« Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est mon Continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous M’avez tous manqué »
Pour bien montrer que le Maroc retrouve l’Afrique en bâtisseur du co-développement dont a tant besoin le continent, le Roi Mohammed VI a donné comme exemples le projet de Gazoduc Africain Atlantique, lancé communément avec le Nigéria ou encore les unités de production de fertilisants lancés avec l’Éthiopie.
En plus d’être constructeur, le Maroc de Mohammed VI est revenu, en unificateur et en fédérateur, au sein de sa famille africaine.
Les faits montrent aujourd’hui la pertinence de la Vision du Souverain. Il avait raison de ne pas attendre la construction de la chimérique UMA pour repositionner le pays, comme pilier de la grande Union africaine. «Mon pays opte pour le partage et le transfert de son savoir-faire ; il propose de bâtir concrètement un avenir solidaire et sûr. Nous enregistrons, avec fierté, que l’histoire nous donne raison», avait affirmé le Roi Mohammed VI devant les membres de l’UA.
« L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique »
Grand défenseur de l’Afrique, le Roi MohammedVI a dévoilé les grandes lignes de sa Vision dès son premier discours à l’UA. Il a expliqué les fondements économiques, démocratiques et intellectuels de la nouvelle Afrique que la population africaine appelle de ses vœux : « Il est temps que les richesses de l’Afrique profitent à l’Afrique. (...)L’Afrique est aujourd’hui dirigée par une nouvelle génération de Leaders décomplexés. Ils œuvrent en faveur de la stabilité, de l’ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations. Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d’être ‘notés’ ou évalués par l’occident.(...)Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens et le génie ; et nous pouvons ensemble, réaliser les aspirations de nos peuples.»
Depuis ce mémorable mardi 31 janvier 2017, date à laquelle le Roi Mohammed VI a été désigné leader africain sur la question migratoire, le Souverain œuvre pour que cette nouvelle Afrique devienne une réalité. Dans une interview accordée à nos confrère d’AfricaPresse.Paris, le ministre délégué à la Coopération africaine, Mohcine Jazouli est revenu sur la diplomatie royale et sur ses apports pour le Maroc et pour son continent dans le cadre de rapports que le Souverain a placés sous le signe de la confiance. «L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique», a affirmé le Souverain dans son discours prononcé au Gabon le 24 février 2014 :
Jazouli a souligné que dans la droite ligne de cette logique de confiance, mais aussi de partage et de solidarité, le Roi Mohammed VI a mis en place une stratégie novatrice de coopération avec le reste du continent africain, matérialisée par la signature de plus de 1.000 conventions et accords au cours de 50 visites royales dans 30 pays durant les 20 dernières années.
«Ces actions se sont traduites par des investissements marocains en Afrique à hauteur de 3 milliards de dollars US durant la période 2008-2017, soit 80% des investissements marocains à l’étranger. Le Royaume est ainsi devenu le 2e investisseur africain sur le continent, 1er investisseur africain en Afrique de l’Ouest», résume le ministre, ajoutant que la coopération du Maroc avec l’Afrique est intégrée et multidimensionnelle, combinant l’économique, le social, le cultuel et le culturel.
« l’Afrique représente l’avenir qui commence aujourd’hui »
L’Afrique, son présent et son avenir sont revenus dans plusieurs discours prononcés par le Souverain. Rapplez-vous le discours prononcé par le Roi Mohammed VI, dimanche 20 août 2017, à l’occasion du 64e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple. Un discours qu’il a presque, entièrement, consacré, à l’Afrique. «L’Afrique a toujours été et demeurera en tête de nos priorités. Ce qui importe, en définitive, pour nous, c’est de contribuer à son essor et de servir le citoyen africain», a-t-il déclaré. Pour le Souverain, l’Afrique représente l’avenir qui commence aujourd’hui.
« Quiconque considère que le retour à l’Union Africaine a été la seule et unique motivation derrière tout ce que nous avons entrepris jusqu’à présent, montre par là qu’il ne Me connaît pas vraiment », a-t-il précisé en soulignant que l’heure est à l’action. « Nous sommes engagés actuellement à construire une Afrique sûre d’elle-même, solidaire, unie autour de projets concrets, ouverte sur son environnement », a insisté Mohammed VI.
Avant même l’officialisation de la réintégration du Maroc au sein de l’UA, le Roi Mohammed VI avait déclaré à la presse malgache lors de sa visite, historique, à Madagascar en novembre 2016 : «Le Maroc et l’Afrique ne font qu’un». Le Souverain a expliqué par la même occasion l’esprit de la coopération Sud-Sud qu’il défend partout où il va : «Au cours de mes visites en Afrique ou à travers les projets que j’y initie, Il ne s’agit nullement de donner des leçons; je propose plutôt que nous partagions nos expériences». Il a aussi tenu à lever toute ambiguïté quant aux rumeurs prétendant que les projets qu’il lance dans différents pays africains ne bénéficieraient qu’à la communauté musulmane sont totalement fausses. En précisant que ces projets sont, bien évidemment, destinés à toute la population, le Roi Mohammed VI a rappelé qu’il est «Amir Al Mouminine» (Commandeur des croyants) de toutes religions. Il a aussi rappelé qu’il suit personnellement la réalisation de l’ensemble des projets qu’il lance.
Par ailleurs, partout où il s’était déplacé à travers le monde, aux USA, en France, comme en Chine et en Inde, le Roi Mohammed VI a porté haut la voix de l’Afrique. Il est l’initiateur du concept de la coopération triangulaire. Un concept qui a de l’avenir aussi bien pour l’axe Europe-Maroc-Afrique, que pour celui de l’Asie-Maroc-Afrique ou encore USA-Maroc-Afrique.
Le Roi invite l’Algérie au dialogue
Surprenant, encore une fois son monde, le Roi Mohammed VI a adressé mardi 6 novembre 2018 un discours à la Nation à l’occasion 43e anniversaire de la Marche verte. A travers ce discours, le Souverain a affirmé que l’intérêt des peuples marocains et algériens réside dans leur unité, leur complémentarité, leur intégration. «Nul besoin qu’une tierce partie joue, entre nous, les intercesseurs ou les médiateurs», a déclaré le Roi Mohammed VI, qualifiant la situation qui prévaut entre le Maroc et l’Algérie d’inacceptable.
Le Souverain a rappelé son appel avec sincérité et bonne foi, depuis son accession au Trône, à l’ouverture des frontières entre les deux pays et à la normalisation des relations maroco-algériennes. Il a réitéré, en toute clarté et en toute responsabilité, la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement des relations entre les deux pays. A cet effet, le Roi Mohammed VI a proposé à l’Algérie la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. «Le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d’un commun accord», a précisé le Souverain en réaffirmant l’ouverture du Maroc à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères.
Le Roi Mohammed VI a précisé également qu’en vertu de son mandat, le mécanisme proposé devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert.
Sauf que du temps de Bouteflika finissait, le silence a été la seule réponse d’Alger. De nouveaux espoirs naîtront quand le cher voisin du Maroc aura trouvé de bons gouvernants.