La population vulnérable à la grippe saisonnière se vaccine très rarement au Maroc. Le taux de couverture vaccinale chez ces personnes est d’à peine 2%. Cette catégorie comprend les adultes âgés de 65 ans, les enfants de moins de 2 ans ainsi que les personnes souffrant de certaines maladies chroniques (affections cardiaques, pulmonaires, rénales, hépatiques, maladies du sang, diabète) ou ayant un système immunitaire affaibli. 90% des décès associés à la grippe surviennent dans ces groupes à haut risque. Pour cette raison, l’OMS recommande un taux de vaccination de 75% auprès de ces populations.
Vaccination en milieu professionnel
La campagne 2013-2014 de vaccination contre la grippe saisonnière, lancée par l’Institut Pasteur du Maroc (IPM) en partenariat avec Sanofi Pasteur (la division vaccins du Groupe sanofi) veut palier ce déficit et convaincre les Marocains de se faire vacciner. «Nous visons à informer et sensibiliser le grand public, les acteurs économiques et sociaux sur la grippe saisonnière est ses conséquences ; l’ampleur des pertes humaines et économiques dues aux virus de la grippe ; les Moyens de prévention contre la grippe et les bénéfices du vaccin antigrippal et la population cible», annoncent les organisateurs.
La spécificité de cette campagne actuelle est de mettre l’accent sur la vaccination en milieu professionnel. «La grippe est associée à des coûts économiques considérables, liés à des jours d’arrêt de travail ou de scolarisation, 10 à 12% des absentéismes dans le monde et à des dépenses importantes de santé», observe l’IPM. Les complications liées à la grippe représentent 3 à 5 millions de cas de maladie grave et sont à l’origine de 250 000 à 500 000 décès dans le monde.
À noter enfin que la réticence de la population à recourir à la vaccination est, entre autres, le résultat de la vive polémique qui agite le milieu scientifique dans le monde sur les bienfaits et les risques de la vaccination. Un débat toujours ouvert…