
Renault a annoncé vendredi 11 octobre 2019 que son directeur général Thierry Bolloré était démis de ses fonctions et remplacé immédiatement pour une période de transition par la directrice financière Clotilde Delbos, à l'issue d'un conseil d'administration exceptionnel destiné à tourner la page de l'ère Carlos Ghosn.
"Le conseil d'administration a décidé de mettre un terme aux mandats de Directeur général de Renault SA (...) de monsieur Thierry Bolloré avec effet immédiat", a indiqué le constructeur automobile français dans un communiqué.
En conséquence, le conseil a nommé Clotilde Delbos directrice générale du groupe au losange "pour une période intérimaire", "avec effet immédiat", poursuit le communiqué.
La réunion exceptionnelle du conseil d'administration ce vendredi, annoncée seulement la veille par le constructeur, visait à trancher le sort de Bolloré.
Ce dernier "était présent à la réunion et s'est exprimé. On lui a reproché des problèmes de management et de performance", a expliqué une source proche du dossier.
"Il y a eu un vote. Aucun administrateur n'a voté contre sa révocation, très peu d'abstentions. D'habitude, dans un cas comme celui-là, un dirigeant démissionne. C'est lui qui a voulu aller à la révocation", a regretté cette source.
C'est pour le constructeur une façon de tourner la page de l'ère Carlos Ghosn, son ancien PDG déchu, qui attend son procès au Japon où il a été mis en examen et assigné à résidence pour de multiples malversations présumées. Ghosn avait fait de Thierry Bolloré son dauphin.
Ce départ intervient alors qu'un renouvellement du management du constructeur nippon Nissan, dont Renault détient 43%, a été décidé cette semaine pour écarter les principaux dirigeants de l'ère Ghosn.
Depuis l'éclatement de l'affaire Ghosn, les relations entre le management français et japonais étaient exécrables, menaçant la survie de l'alliance qui inclut aussi Mitsubishi et est devenue l'an dernier le premier constructeur automobile mondial en nombre de voitures vendues.