L’enseignement à distance accentue l’inégalité des chances, les disparités sociales et la discrimination basée sur le genre. C’est le constat fait par les associations œuvrant pour les droits féminins, pour la démocratie et le développement. Un point de vue qu’elles ont partagé, dans une lettre, avec le ministre de l’éducation nationale.
D’après cette missive, malgré le rôle crucial du e-learning dans la continuité de l’enseignement, « cette nouvelle mesure a malheureusement de lourdes conséquences, en termes de discriminations basées sur le genre sur les apprenants des différents niveaux et spécialités en général et sur les personnes en situation d’handicap en particulier », explique la lettre. Ces ONG estiment d’ailleurs que ces mesures ne tiennent pas compte dans leur application, des zones rurales et semi-urbaines. « Elles excluent de ce dispositif les apprenants provenant de ces milieux, qui rencontrent une grande difficulté d’accès à l’enseignement à distance par manque de moyens techniques (électricité, internet, ordinateur...) et pédagogiques (manque de soutien scolaire, encadrement familial...). Et quand les familles issues de ces milieux arrivent à s’équiper d’un outil informatique, son usage ainsi que l’espace dédié à l’apprentissage sont réservés aux garçons au détriment des filles», déplore la lettre.
D’après les observations des associations, la méconnaissance des familles de ce nouveau dispositif pédagogique, les poussent à considérer cet apprentissage comme secondaire. « Les filles sont aussitôt orientées vers les tâches ménagères en entraînant un retard d’apprentissage risquant de mener vers la déperdition scolaire », analyse la lettre adressée au ministère. Cette dernière appelle d’ailleurs à la mise en place de mesures complémentaires urgentes pour permettre aux élèves de continuer leur apprentissage, dans le cadre d’un enseignement public basé sur l’égalité des sexes et des chances.