
Le Maroc est encore une fois victime collatérale d’une divergence entre institutions européennes. Un rapport de la Cours des comptes européenne qui conteste l’appui budgétaire de l’UE au Maroc a été fermement rejeté par la Commission européenne.
L’appui budgétaire et le soutien de l’Union européenne aux efforts déployés par le Maroc dans le cadre de la crise sanitaire du COVID-19, suscitent toujours des actes hostiles de la part des ennemis de l’intégrité territoriale du pays, relayés par des eurodéputés du Groupe politique ID (extrême droite) et d’un noyau dur de relais des séparatistes du Polisario. Au total, 6 questions parlementaires hostiles ont été adressées à la Commission européenne suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes européenne (CCE), consacré à l’appui budgétaire.
Pas de faveur à l’extrême droite
Le Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, Olivér Várhelyi avait déjà répondu à deux questions sur l’appui budgétaire octroyé au Maroc dans le cadre de la Politique européenne de voisinage (PEV), les 29 et 30 avril derniers. La Commission avait alors réitéré son intention de continuer à utiliser l’appui budgétaire et a souligné que le rapport de la Cours des comptes européenne ne lui recommande pas d’arrêter cette forme de collaboration. Plus encore, la Commission européenne maintient son rejet des conclusions et recommandations de la CCE malgré le changement du Commissaire à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage.
Les séparatistes et leurs relais parlementaires sont ainsi informés que la CE ne fera aucune faveur aux milieux d’extrême-droite qui tentent d’instrumentaliser le rapport de la CCE soit pour attaquer le Maroc soit pour discréditer l’action extérieure de l’UE.
La Commission révèle donc la position qu’elle continuera de défendre au niveau du Conseil de l’UE et au Parlement européen à l’occasion d’un prochain examen du rapport de la Cour par cs instances.
Statut privilégié
Dans l’une de ses réponses, le Commissaire européen s’est même permis de faire un « pied de nez » à ses interlocuteurs, en mettant en exergue l’intégrité du Maroc et de la transparence totale de ses rapports avec l’UE. Il a notamment fait état du remboursement d’une enveloppe suite à une erreur d’imputation. Pour lui, ce point illustre bien la maîtrise de la politique menée par la CE et l’esprit de confiance et de transparence animant le partenariat Maroc-UE.
Les attaques répétées contre le Maroc sur la toile et au sein de l’hémicycle européen, relatives à la thématique des appuis financiers alloués aux pays tiers en général et au Royaume en particulier au vu de son statut privilégié, laisse entrevoir une volonté claire du groupe politique d’extrême droite ID de servir son idéologie en poussant l’UE à entreprendre un repli et une canalisation de ses ressources financières vers l’intérieur.
Réformes de long terme
Ainsi, la Commission européenne partage l’avis du Maroc, selon lequel les réformes menées par le Royaume notamment sur les questions transversales (Droits de l’Homme, égalité hommes/femmes) sont des réformes de long terme qui ne peuvent être jugées ou évaluées sur une durée limitée telles que celles retenues par la CCE (4 ans). Plus encore, la CE évalue que les progrès en cours du Maroc sont satisfaisants au regard de la nature complexe et sensible des réformes et du calendrier nécessaire à leur pleine réalisation.
Par ailleurs, l’UE reconnaît les développements positifs de la question des Droits de l’Homme, enregistrés au cours de la période considérée (création de l'Autorité pour l'égalité et la lutte contre la discrimination en 2017, l'adoption de la loi 103.13 en 2018 sur la violence à l'égard des femmes et des filles). C’est sur la base de ces considérations que la Commission européenne continue de considérer l’appui budgétaire comme étant un instrument bénéfique, efficient et adapté dans le cadre du partenariat Maroc/UE.