Pour limiter la propagation du Covid-19, la moitié de l’humanité a fait le choix du confinement. Pourtant, les avis scientifiques diffèrent quand il s’agit d’affirmer si oui ou non cette pratique d’isolement réduirait le nombre de décès liés au coronavirus !
Après 3 mois d’isolement forcé, plusieurs pays européens, bien qu’ayant enregistré des taux de mortalité importants, comme l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne ou la France, se sont déconfinés progressivement tout en respectant les mesures de distanciation physiques. D’autres comme le Maroc, qui compte pourtant que 210 morts, a opté pour le prolongement de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet. Plusieurs personnes commencent à se demander si le confinement est vraiment utile ?
Le confinement éviterait des milliers de morts
Pour sa part, l’OMS qui craint une deuxième vague de contamination, recommande toujours aux pouvoirs publics de faire preuve d’une "vigilance extrême" dans la levée des mesures de confinement. Pourtant, plusieurs chercheurs internationaux remettent en cause l’intérêt scientifique des mesures de confinement prises par la plupart des gouvernements.
L’étude sur laquelle s’est basée par exemple la France pour confiner sa population s’appuie sur les conclusions émises par des chercheurs de l’École des Hautes Études de la Santé Publique (EHESP), -dirigée par Jonathan Roux et publiée le 23 avril dernier-, qui ont présenté sur leur site un article vantant les mérites du confinement. L’étude conclue que le confinement a permis d’éviter plus de 60 000 morts en un mois, et que sans confinement, plus de 100 000 lits de réanimation auraient été nécessaires au 20 avril 2020 ».
Le confinement n’a pas été en mesure de ralentir la course de l’épidémie
Pourtant, le 2 mai 2020, deux articles scientifiques parus simultanément sur la plateforme spécialisée medRXiv (Thomas Meunier), l’autre dans le Journal International de Médecine – JIM (Jean-François Toussaint et al.) aboutissent à des résultats diamétralement opposés aux discours officiels : le confinement n’a pas épargné des vies, il n’a pas été en mesure de ralentir la course de l’épidémie. Il a été appliqué sans mesure scientifique de sa preuve d’efficacité, et comporte des effets secondaires indésirables, non seulement économiques et sociaux mais aussi médicaux. Autrement-dit, aurons-nous été confinés pour rien ?
Ces études rappellent qu’il a déjà été démontré que l’épisode épidémique de COVID-19 a, affecté la santé mentale, avec des syndromes d’anxiété et de dépression et que les conséquences de l’isolement pourraient aggraver ces pathologies.
Il faut donc s’attendre à une augmentation de la mortalité due aux difficultés d’accès aux soins de santé de base, à une aggravation des conditions mentales liées à l’isolement, notamment chez les personnes âgées, ainsi qu’aux conséquences sociales et humaines de la récession économique.
Pour les deux scientifiques, l’étude de (EHESP) « surestime notablement les effets positifs du confinement ». Les mesures de confinement ne sont donc appropriées que si leurs effets sur la limitation de la propagation de l’épidémie permettent de sauver plus de vies que le nombre de décès qu’elles entraînent.
Pour le chercheur franco-américain Thomas Meunier : « Les données disponibles ne montrent aucun effet des politiques de confinement total appliquées en Italie, en Espagne, en France et au Royaume-Uni dans l’évolution temporelle de l’épidémie de COVID-19. » Il poursuit : « aucun changement positif n’est remarqué dans la tendance du taux de croissance quotidien des décès, du temps de doublement ou du nombre de reproduction, des semaines après que les politiques de confinement auraient dû avoir montré leurs effets. » Avant de conclure que « Tenter une évaluation en temps réel de l’efficacité des politiques de confinement total semble donc crucial pour aider les décisions d’action publique dans les semaines à venir ».
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