Les services de santé britanniques vont utiliser dès mardi la dexamethasone - médicament de la famille des stéroïdes permettant selon une étude majeure de réduire la mortalité du Covid-19- pour traiter la maladie, a annoncé le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock.
"Nous travaillons avec le NHS (système de santé publique) pour inclure la dexamethasone à son traitement standard contre le Covid-19 à partir de cet après-midi", a déclaré M. Hancock dans une vidéo postée mardi sur son compte Twitter, précisant que le Royaume-Uni disposait de 200.000 traitements prêts à l'emploi stockés depuis mars.
"C'est une avancée majeure dans la quête de nouvelles manières de traiter les malades du Covid", s'est réjoui, pour sa part, le directeur médical du NHS, Stephen Powis.
De son côté, Peter Horby, professeur de l'université d'Oxford, a souligné que "la dexaméthasone n'est pas chère, déjà commercialisée et peut être immédiatement utilisée pour sauver des vies à travers le monde".
"Le bénéfice en termes de survie est important chez les patients qui sont suffisamment malades pour avoir besoin d'oxygène, pour qui la dexaméthasone devrait désormais devenir le traitement de base", a-t-il ajouté.
La dexaméthasone est une hormone glucocorticoïde de synthèse. Elle a un effet anti-inflammatoire et immunosuppresseur. Sa puissance est environ 40 fois celle du cortisol.
La dexaméthasone est utilisée pour traiter diverses maladies inflammatoires et auto-immunes. Elle est également administrée aux patients atteints de cancer qui subissent une chimiothérapie, pour contrecarrer certains effets secondaires de leur traitement anti-tumoral.
Dans certaines pathologies cérébrales, par exemple les tumeurs, la dexaméthasone est utilisée pour diminuer le développement d'œdèmes, qui pourraient comprimer d'autres structures cérébrales.
En ce qui concerne le traitement de la pandémie de coronavirus, les chercheurs ont constaté que la dexaméthasone a réduit d'un tiers le taux de mortalité chez les patients placés sous ventilation artificielle, en comparant avec 4.321 autres patients qui ne l'avaient pas reçue.
En outre, la mortalité a été réduite d'un cinquième chez des patients moins gravement atteints, à qui on administrait de l'oxygène grâce à un masque, sans les intuber.
En revanche, le traitement n'a montré aucun bénéfice pour les patients qui ne nécessitaient aucune assistance respiratoire.
AFP
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