Le ressortissant français qui a écrasé des moutons, mai dernier à Bouznika, refait surface. Il vient de porter plainte contre l’auteur de la vidéo qui a filmé son crime.
Par Hayat Kamal Idrissi
Trois mois après, le prévenu français revient à la charge. Sa cible cette fois, l’homme qui a filmé les détails de son attaque contre les moutons et leur berger. « Jeudi, Mohammed Zerhani a été convoqué par la gendarmerie de Mansouria. Le français a porté plainte contre lui », nous indique maitre Youssef Rharib, qui a auparavant représenté la famille du berger et épaule aujourd’hui l’auteur de la vidéo.
Plainte vindicative ?
Contacté par téléphone, Zerhani n’en revient pas encore. « J’étais surpris ce jeudi par une convocation de la gendarmerie. Trois mois après, le monsieur qui a écrasé les moutons m’accuse d’injures et de l’avoir menacé de mort. Alors que ce qui s’est réellement passé est tout à fait le contraire : C’est lui qui m’a menacé de mort. Ces propos sont d’ailleurs enregistrés sur la même vidéo », nous explique Zerhani. N’ayant pas envie de rentrer alors en conflit avec le prévenu français, il affirme qu’il a omis de porter plainte pour concentrer tous les efforts sur l’affaire principale des moutons écrasés.
Aujourd’hui, Zerhani doit faire face à des chefs d’accusation graves. « C’est juste une attitude vindicative. Ce monsieur veut me faire payer mon « témoignage » contre lui. Pour moi, c’était un devoir de filmer un crime qui se passait sous mes yeux », nous explique Zerhani.
Flash back
Pour rappel, la vidéo choc du massacre des moutons a ébranlé l’opinion publique en mai dernier. La scène s’est produite à plage David. Un homme à bord d’une voiture roulant sur une piste, fonce sur un troupeau de moutons en les écrasant sous le regard effaré de leur berger, un enfant. En quelques secondes, Michel S. tue plusieurs moutons. Des images choquantes qui ont provoqué l’indignation d’une large frange d’internautes sur les réseaux sociaux et ont aboutit à l’arrestation du coupable.
Au bout d’une vingtaine de jours, le verdict tombe lundi 18 mai. Le juge du tribunal de première instance de Benslimane a condamné le prévenu à un mois de prison ferme assorti de dommages et intérêts de l’ordre de 20.000 dirhams, à verser aux plaignants. Les chefs d’accusations étaient « menace de commettre un crime, tuerie et mutilation d’animaux ». Mohamed Zerhani payera-t-il cher son témoignage ? Affaire à suivre !
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