Le conseiller principal du programme de développement du vaccin anti- Covid-19 à la Maison Blanche, a déclaré cette semaine à Science Magazine qu'il démissionnerait si l’administration Trump faisait pression pour une autorisation d'utilisation d'urgence du vaccin. Par la même occasion, Moncef Slaoui le chef de l’Operation Warp Speed a exprimé des doutes sur le fait qu’un vaccin serait prêt d’ici la fin d’Octobre.
Dans le même sens, les mastodontes de l’industrie pharmaceutique en lice dans la course au vaccin anti-covid-19 s’apprêtent à publier une promesse publique de ne pas solliciter l’approbation du gouvernement tant que l’efficacité du vaccin n’a pas été prouvée, informe The Wall Street Journal. « Le caractère urgent de l’opération ne devrait point compromettre la rigueur scientifique et réglementaire » rassurent ils dans un projet de déclaration – en cours de finalisation - consulté par le quotidien économique américain. Une initiative assez inhabituelle unissant les principaux rivaux du secteur face aux préoccupations des Américains quant à l’empressement de procéder à la vaccination de masse. Il s’agit des géants pharmaceutiques Pfizer Inc., (PFE -0,11%) Johnson & Johnson (JNJ -0,64%) et Moderna Inc.( MRNA -3,45%) qui s'engageraient également à adhérer aux normes scientifiques et éthiques les plus rigoureuses dans la conduite des études cliniques et dans les processus de fabrication, souligne la publication. Et d’ajouter que la demande des autorités sanitaires aux Etats de se préparer à la distribution à grande échelle d’un vaccin juste avant l'élection présidentielle du 3 novembre, a suscité des inquiétudes dans les milieux scientifiques incitant certains à associer la démarche aux perspectives d’une réélection du président Trump. De son côté, la Biotechnology Innovation Organization, a publié jeudi une lettre ouverte adressée à l'industrie énonçant les principes du développement des vaccins et des traitements Covid-19, ainsi que ceux relatifs à la publication des données des essais cliniques en cours. «Les considérations politiques devraient être mises de côté par les républicains et les démocrates», lit-on sur la lettre consultée par le WSJ.
Jamila Arif