« L’avenir de la presse marocaine entre les effets de la pandémie et la crise structurelle » c’est le thème retenu pour cette rencontre organisée par le Conseil de la presse pour analyser la situation actuelle et future du secteur.
Par Hayat Kamal Idrissi
A l’instar de plusieurs secteurs profondément touchés par la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la presse nationale est en train de mener un véritable combat, sur plusieurs fronts, pour survivre.
Survivre
« Nous n’étions pas épargnés par la crise, mais beaucoup d’organes de la presse nationale ont accusé le coup d’une manière double ; car déjà éprouvés auparavant par un écosystème et un paysage médiatique en pleine mutation », annonce d’emblée Younes Moujahid ; président du Conseil national de la presse. « Cette rencontre est en effet une tentative d’ouvrir le débat sur la situation actuelle, sur les enjeux et les moyens pour tenir le coup et permettre à la presse de s’acquitter de ses missions nobles au sein de la société », ajoute le responsable.
Intervenant alors que le milieu journalistique national vit des moments difficiles suite aux retombées catastrophiques de la pandémie, cette rencontre a été l’occasion d’autopsier la situation par les professionnels, les éditeurs et les journalistes. Lors de cette rencontre, le conseil a présenté également les résultats de son dernier rapport axé sur les effets de la pandémie sur le secteur. « Ce rapport propose en effet une trentaine de mesures pour une « remise en forme » urgente du secteur. Cette rencontre nous permet de mener de multiples concertations avec les différentes parties concernées afin d’aboutir à des solutions durables à long et à moyen termes », commente Moujahid.
Be or not to be
Insistant sur l’aspect solidaire de toute manœuvre de sauvetage du secteur, le président du Conseil national en appelle tous les acteurs qu’ils soient institutionnels ou privés à se réunir autour de la même cause. « Un travail collectif et des efforts déployés de toute part sont le seul moyen pour trouver une issue à cette crise et pour garantir la survie d’un secteur aussi important » note-t-il. Pour Abdelmounaim Dilami, président de l'Association nationale des médias et des éditeurs :« Il est certain que la crise sanitaire a eu un effet profondément négatif sur les différentes composantes de presse nationale. Cette rencontre est donc l’occasion pour faire un focus sur le modèle économique de l’entreprise journalistique marocaine », analyse Dilami. Ce dernier évoque la révolution médiatique, le net, la gratuité comme tant de facteurs ayant changé la donne ces dernières années ; et qui ont surtout chamboulé l’existence de plusieurs médias y compris la presse écrite.
Pour Abdelhamid Jmahri, directeur de publication du quotidien Ettihad Echtiraki, l’enjeu est d’autant plus important car existentiel. « C’est carrément une question d’exister, de se remettre en question et de persister dans un contexte tout à fait différent des configurations classiques », note ce dernier. Jmahri insiste sur « la vitalité de l’adaptation surtout pour les supports de la presse écrite et la presse papier qui est particulièrement touchée par la crise ».
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