Les puissants d’hier, Saïd Bouteflika, le frère du président déchu, de nombreux ministres et les anciens chefs de gouvernement Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont écroués. Louisa Hanoun, trotskyste déclarée était, elle aussi, arrêtée avant d’être libérée le 2 janvier dernier. Les militaires veulent faire le ménage dans l’ancienne écurie mais en profiter aussi pour réprimer le Hirak en emprisonnant les opposants. Certains d’entre eux sont toujours en prison, Rachid Nekkaz qui s’était déjà opposé au quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika et allait en faire de même pour le cinquième, Karim Tabbou et d’autres.
L’armée était fermement décidée à contrer les revendications des manifestants qui exigeaient la mise en place d’une transition et la nomination d’un président et d’un gouvernement de consensus. 56 marches, plus tard, c’est l’arrêt net. Il n’y aura ni assemblée constituante, ni élections anticipées et l’équipe au gouvernement allait rester en place.
La pandémie du Coronavirus est tombée à pic pour le régime qui a instauré les mesures de protection comme un peu partout dans le monde. Depuis mars 2020, c’est le calme dans les rues, ce qui ne veut pas dire que le Hirak s’est éteint. Au contraire. Le 22 février prochain, ce sera le deuxième anniversaire de ce mouvement, et le débat fait rage aujourd’hui. Faut-il ou non reprendre les manifestations?
Un appel est déjà lancé par le mouvement Ndaa-22 pour une semaine de mobilisation destinée à préparer une feuille de route «à même de traduire les revendications du hirak», soulignent ses concepteurs.
Le mouvement, annonce dans son communiqué qu’il « appuie les diverses mobilisations pacifiques et citoyennes qui sont décidées par le peuple, en Algérie et dans la diaspora. Ces mobilisations sont légitimes et nécessaires afin de construire un État civil démocratique et se débarrasser du régime militaire et des pratiques brutales de sa police politique, comme celles subies par l’étudiant Walid Nekkiche».
