Un accord a été passé entre le maire de Jerusalem, Moshe Lion et l'entrepreneur Shaul Cohen. Ce dernier a acheté l'intégralité d’un terrain pour 22 millions de Shekels pour réaliser un grand projet immobilier.
Rien de surprenant donc. Sauf que, rapporte The Jerusalem Post, ce terrain abrite une synagogue importante pour la communauté marocaine. C’est en fait son dernier lieu de culte.
Cet établissement avait été donné à la communauté marocaine il y a 55 ans, par le maire de l’époque, Mordechai Ish-Shalom. Ils n'ont jamais pensé qu’elle leur serait arrachée un jour.
C’était pour eux, une plaque tournante pour les prières quotidiennes, les services de Shabbat et des festivals, la bar-mitsva et les célébrations de mariage, ainsi que pour les occasions de deuil. Elle était devenue une communauté forte et consolidée, et beaucoup continuaient à assister aux services dans la tradition de leurs pères et grands-pères.
Actuellement, la congrégation qui compte soixante-dix familles et quelques personnes qui assistent aux grands jours saints déplore que la bâtisse soit détruite, pour permettre au promoteur de réaliser ses appartements de luxe. Il compte bien y ériger une synagogue, mais pas pour la communauté marocaine. Pour les nouveaux habitants.
«Si Lion veut rendre justice ici, il devrait d'abord trouver un autre endroit pour les mois à venir et aider à fournir un emplacement permanent. Il serait dommage que la dernière et seule synagogue de la tradition marocaine séfarade de la colonie allemande disparaisse tout simplement », a déclaré la conseillère du maire Laura Wharton qui rappelle que sa famille est aussi originaire du Maroc et plus précisément de Tanger.
Côté mairie, une porte-parole a assuré qu’à sa connaissance, « selon l'accord entre l'entrepreneur et les habitants, la synagogue Chessed Ve'Emet ne sera pas détruite et continuera à servir tous les fidèles du quartier ». L'entrepreneur le sait-il?