Si la direction des études et des prévisions financières (DEPF) parle d’un rebond des transactions immobilières et d’une hausse des crédits d’habitat, les professionnels, eux, estiment que le secteur est toujours dans l’impasse.
Dans sa note de conjoncture de mars 2021, la direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration relève que les crédits à l'habitat préservent leur évolution favorable, avec une progression de 3,5% à fin janvier 2021, après 3,4% un mois plus tôt et 3,6% un an auparavant. Les crédits à la promotion immobilière ont, quant à eux, stagné et l'encours des crédits à l'immobilier a avoisiné 283 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 2,3%. La DEPF évoque une amélioration au niveau des transactions immobilières courant cette année, suite au prolongement par la loi de finances 2021 des mesures fiscales visant à favoriser la reprise du secteur immobilier jusqu'au 30 juin prochain. La DEPF souligne même une hausse de 25% des transactions au niveau de Casablanca au premier trimestre de l’année en cours. Au moment où les professionnels parlent d’un recul sur ce volet. D’après l’un des opérateurs du secteur, il y a certes un rebond, mais qui reste insuffisant pour rattraper le retard accusé. Le professionnel prévoit une reprise effective vers la fin de l’année 2021 voire même en 2022. «Malgré la révision à la baisse des prix décidée par beaucoup de promoteurs immobiliers pour pouvoir écouler leurs biens surtout au niveau des petites et moyennes villes , le secteur déjà en crise avant covid peine à redécoller. Ensuite, le pouvoir d’achat est lourdement impacté et donc beaucoup reportent d’investir dans des biens immobiliers », explique le professionnel du secteur qui ajoute que tous les indicateurs sont en berne. D’ailleurs, la DEPF précise que les ventes de ciment, principal indicateur de l'activité du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP), ont baissé à 10,1% au terme des deux premiers mois de 2021. Une contreperformance qui s’explique non seulement par les conditions climatiques lors de cette période mais aussi par la prolongation de l'état d'urgence sanitaire dans le contexte de la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).