
‘Entre mélodies du melhoun et rythmiques gnaouas, Jamal Nouaman (natif de Larache) puise son inspiration dans les musiques traditionnelles marocaines pour dépoussiérer les poèmes d’antan et les magnifier à la lumière d’aujourd’hui. Dépositaire d’une forte tradition musicale arabo-andalouse, il se revendique aussi comme l’héritier légitime d’un patrimoine africain profond. Sur scène, Jamal chante la mémoire et élève sa voix contre l’oubli. Ses compositions réorchestrées nous transportent dans un univers nostalgique que vient soutenir une guitare tantôt classique, tantôt flamenca. Sa prestation lors du spectacle Kan Ya Makan de Fatym Layachi et son quintet composé de Hicham Benabderrazik (guitare), Mehdi El Kindi (percussions), M’hamed El Menjra (guitare et luth) et Alfredo Reyes (flute et trompette) ont fait sensation lors de la 8e édition du festival Alegria de Chefchaouen.’
L’Observateur du Maroc.
Dans le spectacle « Kan Ya Makan » qui est une métaphore de l’Andalousie, vous chantez au côté d’Alberto Garcia. Qu’est ce qui vous a séduit dans ce projet?
JAMAL NOUAMAN.
Comme je suis originaire du nord, j’ai toujours été bercé par la musique hispano-marocaine. Nous aussi, nous avons notre propre flamenco, que j’essaie un peu de dépoussiérer. Pour moi, la musique traditionnelle, comme Ala ou chaâbi du nord, c’est une variation du flamenco.
Quel style vous inspire t-il le plus ?
C’est la musique marocaine, du terroir. Je crois fermement que notre musique, comme celle de l’Espagne d’ailleurs, est un mix de méditerranéen, d’hindou, de percussions arabo-andalouses,…les deux rives, l’Espagne et le Maroc, ont la même histoire et la même réalité. Je suis également très sensible à la poésie, surtout celle qui a été léguée aux espagnols par les arabes.
Et le flamenco ?
Le Flamenco ne m’a jamais convaincu en tant que musique, pour moi, c’est juste une vitrine. Ce qui me parle le plus, c’est notre musique, Aita, Guerha, Melhoun, c’est la base des bases qui nous a été légué par les perses et les chinois, tout comme la sagesse, le labeur et le savoir.
Vous arrivez à vivre de votre art ?
Non. Mais je suis fabricant de savons à Larache et c’est un luxe qui n’est pas donné à tout le monde. J’ai ma propre vision des choses, je n’ai pas la grosse tête et ce qui me fait triper, c’est Guerha.
Vos projets ?
Je continue à faire de la musique chez moi, pour ma famille, mes neveux, mon entourage. Cela dit, j’aimerais diriger une petite école, enseigner et léguer aux générations futures le flamenco et la musique arabe ❚