L’Observateur du Maroc : Que fait l'OFPPT pour mieux orienter les demandeurs de formation ?
Larbi Bencheikh : Nous avons un dispositif d’orientation centralisé qui établit annuellement des plannings précis d’intervention dans les établissements scolaires, en commun accord avec le MEN, pour toucher le maximum de jeunes qu’ils soient scolarisés ou non scolarisés. Ceci s’explique par la multitude de canaux de communication utilisés : contact direct, forums, web, médias,… Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités locales, les ONG, les Associations professionnelles,… Pour plus de proximité avec les populations visées, des stands d’information sont organisés tout au long de l’année sur l’ensemble du territoire. Au sein de nos établissements, un espace d’accueil et d’information répondant à un cahier des charges bien précis, est disponible pour assurer l’information et la prise en charge immédiate des demandes. Ceci sans oublier, un site institutionnel, une application web, développée par les moyens propres de l’OFPPT, qui gère l’ensemble des informations et données sur les candidats à la formation, les réseaux sociaux (Facebook…).
Où réside réellement le problème de l’orientation dans le secteur de l’enseignement : dans l'incompétence des responsables de l'orientation, dans le manque de communication avec les futurs étudiants universitaires ou stagiaires ?
Il s’agit d’une multitude de raisons. L’orientation d’un élève est parfois ratée à cause de plusieurs facteurs. La procédure actuelle d’orientation et d’information ne répond plus aux besoins des jeunes pour qu’ils puissent faire un choix d’avenir pour un métier donné. Elle est focalisée sur les élèves de 9ème année et ne couvrent pas tous les niveaux scolaires susceptibles d’intégrer la formation professionnelle. Chose que nous avons signée à maintes reprises et pour laquelle nous sommes disposés à oeuvrer pour un système d’orientation efficient pour nos jeunes et notre pays. Le rôle de l’Etat dans l’orientation est à renforcer, pour aboutir à une gestion qui implique tout le système d’enseignement. L’accès à l’information doit être au centre de ce projet. Il s’agit de délivrer aux élèves, des informations utiles et efficaces concernant tout le cursus scolaire (du primaire jusqu’après le Bac). De plus, l’orientation de l’élève ne dépend pas uniquement du conseiller en orientation, mais également de son entourage, de sa famille, ou des enseignants…afin d’affiner sa perception des différents métiers liés à ses études et d’envisager les défis qui l’attendent.
Que faut-il faire pour y remédier ?
L’OFPPT recommande la mise en place d’un système d’orientation intégré du MEN vers l’OFPPT, ouvert à tous les élèves, de la fin du primaire jusqu’au Baccalauréat, afin de présenter toute l’offre de formation, quelle soit supérieure ou universitaire dans le cadre d’une démarche informative qui donne aux jeunes les clés pour procéder à un choix réfléchi. Cette mesure permettra de combattre la déperdition scolaire d’autant plus que l’OFPPT dispose d’une large offre de formation, qui couvre tous les niveaux et tout le territoire. Pour ce faire, nous proposons de doter les élèves d’un identifiant unique, pour homogénéiser les systèmes d’information et d’orientation et arriver à un réseautage permanent et structurel entre les établissements scolaires et la formation professionnelle. Ce système d’orientation, plus efficace, permettra d’ailleurs de mieux lutter contre l’abandon scolaire et le décrochage à l’université qui concerne une forte proportion des étudiants, particulièrement dans les filières à accès non régulé. Je voudrai rappeler, à ce propos, que nous avons signé plusieurs conventions de partenariat avec des universités (Université Mohammed V Souissi, Moulay Ismail Meknès…), pour l’aide à la réorientation des étudiants, en difficulté, ou souhaitant suivre des formations qualifiantes complémentaires.
Quelles seront les nouveautés de l'OFPPT pour 2014-2015 ?
L’OFPPT poursuivra lors de la prochaine rentrée son action en faveur de la formation et de la qualification des jeunes, selon une approche sectorielle, et ce afin de répondre aux besoins en compétences des différents projets structurants : PNEI, le Plan Maroc Vert, les stratégies Transport et Logistique, la Vision 2020 pour le Tourisme, Rawaj, les Energies Renouvelables… L’offre de formation passera de 340.000 cette année à 370.000 places pédagogiques en 2014/2015, grâce à un rythme de croissance de 9%. Pour ce qui est du réseau des etablissements de l’OFPPT, il sera porté à 336 par la création de 7 Etablissements sectoriels, dont l’Ecole de Formation dans les Métiers du BTP Settat, un Centre de formation dans les Métiers de l’Automobile à Moulay Rchid à Casablanca, un Etablissement dédié au Tourisme à Temara, en partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, le Complexe de Formation dans les Métiers des Nouvelles Technologies de l’Information, de l’Offshoring et de l’Electronique à Oujda… ❚
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