«Nous venons aujourd’hui d’effacer certains préjugés et donner à l’opinion publique l’image de ce qui est Royal Air Maroc aujourd’hui. Il est temps de remettre de l’ordre dans les esprits », lance d’emblée le PDG de la compagnie nationale. Et Driss Benhima d’ajouter, non sans fierté : « RAM est une machine qui marche bien et génère de la croissance. Aujourd’hui, nous ne craignons aucune compagnie classique en termes de concurrence ». Benhima annonce que les objectifs fixés par le contrat-programme signé avec l’Etat en septembre 2011 ont été même dépassés. Ce résultat est le fruit de l’amélioration des ratios de productivité. RAM est passée de 100 employés par avion en 2011 à celui de 58 en 2014, se plaçant ainsi parmi les meilleures compagnies sur ce registre. De même, le ratio nombre de passagers par employé a atteint les 2.329 passagers par employé en 2013 contre 1.246 en 2011 et celui du nombre d’heures de vol par employé s’est situé en 2013 à 63 heures contre 36 en 2011. Pour rappel, les effectifs de RAM sont passés de 5.352 en 2010 à 2.737 à fin avril 2014. 2013, année du grand virage 2013 est une année historique pour RAM. La compagnie a réalisé durant cette période un bénéfice net de 168 millions de dirhams (MDH). Une performance que Benhima renvoie à la restructuration des activités et aux efforts de réduction des coûts, et ce, malgré une conjoncture difficile marquée par une intensification de la concurrence sur le marché intérieur et international. Pour les cinq premiers mois de l’année, le trafic a connu une progression de 6%, les recettes passagers ont augmenté de 1% et le coefficient de remplissage s’est amélioré de 4 points. Le résultat d’exploitation était de 789 millions de DH, en hausse de 10% par rapport à 2012. Le résultat courant a, quant à lui, progressé de 4,83% pour s’établir à 627 millions de DH. L’endettement de la compagnie est passé de 11% avant restructuration à 3% en 2013. Evoquant le retour en force des compagnies low cost qui ont progressé de 25%, Benhima déplore que la compagnie nationale se retrouve face à une concurrence parfois inéquitable. Il pointe du doigt Ryanair qui bénéficie, selon lui, de beaucoup de subventions. Malgré tout, la compagnie nationale a pu enregistrer de bonnes performances sur les marchés Europe-Casablanca en s’accaparant une part de marché de 53%. Autre point qui semble déranger Benhima : la configuration actuelle de l’aéroport MedV qui entraine un grand nombre d’incidents, notamment la perte de bagages. D’après lui, l’aéroport de Casablanca est deux fois plus mauvais que la moyenne mondiale en matière de sécurité des bagages. « Pourtant, l’Etat nous avait promis une mise à niveau de l’aéroport », rappelle-t-il. RAM mise sur l’Afrique Le renforcement de l’ancrage de RAM en Afrique, l’augmentation de l’offre sur le continent et l’amélioration de la structure du réseau sur les destinations africaines les plus importantes ont permis d’accélérer la croissance du trafic et du chiffre d’affaires. En effet, le trafic en Afrique subsaharienne enregistre une évolution de 48% en mai 2014. La progression du nombre de passagers transportés au niveau de la région est passée de 8% sur la période novembre 2013-février 2014 à 34% sur la période mars-mai 2014. S’agissant des ventes directes, le chiffre d’affaires maintiendra sa croissance, notamment celui réalisé par le biais d’Internet et qui constitue 25% du chiffre d’affaires global. Les prévisions de la compagnie tablent sur une recette avoisinant les 2 milliards de dirhams en 2014 ❚