«Nous sommes davantage confortés dans cette foi continentale qu'autorités publiques et privées marocaines se sont, ensemble, attelées à promouvoir à Casablanca, un Hub financier, dénommé Casa Finance City ». Othman Benjelloun donnait ainsi l’exemple de l’engagement africain du Maroc. Il intervenait à l'ouverture de la première édition du China Africa Investments Meetings, rencontres B to B maroco-chinoises, organisée par BMCE Bank et sa filiale Bank of Africa, en collaboration avec la Chambre sino-africaine de commerce et d'industrie.
Le président de BMCE Bank a souligné que le Maroc représente une plateforme idoine pour le rayonnement des industries, des services et, en général, du savoir-faire chinois vers le continent africain. Il oeuvre pour un rapprochement entre la Chine, deuxième puissance économique au monde, et l'Afrique, continent de toutes les richesses et le pôle émergent de la politique et du développement.
Ainsi appelle-t-il, à une alliance sino-maroco-africaine pour le co-développement de l'Afrique. Selon lui, le continent veut poursuivre la modernisation de ses infrastructures, développer son secteur agricole, implanter de plus en plus de processus de transformation industrielle sur ses territoires, bénéficier du transfert de savoir-faire étranger et ainsi renforcer les capacités de son jeune capital humain.
Le président Benjelloun a par ailleurs présenté les points forts de la place financière de Casablanca qui pourrait donner, selon lui, l'opportunité d'élaborer puis d'affiner une stratégie proprement africaine qui passe par le Maroc et requiert la création de joint-ventures destinées aux marchés africains, et plus particulièrement, dans les pays où opèrent les banques marocaines.
De son côté, l'ambassadeur de la République de Chine au Maroc, Sun Shuzhong a souligné que l'Afrique est devenue un partenaire pour tous les pays et un pôle important de croissance économique et de politique internationale, avec ses 200 milliards de dollars d'échanges et 3 milliards de dollars d'investissements directs. « En exploitant ses potentialités et ses avantages complémentaires, le continent africain, qui depuis le nouveau siècle connait un développement accéléré, pourrait renforcer davantage ses échanges avec ses partenaires dans le cadre d'une coopération mutuellement bénéfique », a argumenté l’ambassadeur qui s'est félicité de la dynamique de développement enclenchée au Maroc qui avance sur le volet économique et social avec pour objectif la promotion du continent africain.
L’événement de BMCE Bank et de sa filiale Bank of Africa a réuni plus de 250 investisseurs et chefs d'entreprises du Maroc, de Chine et d'Afrique sub-saharienne. Une grande offensive justifiée par les avantages dont disposent les deux pays. « Un pays arabe, africain, méditerranéen, occupant une place de choix en tant que plateforme d'investissement et d'export, notamment vers l'Afrique, et un géant asiatique, fort de son savoir-faire et de son statut de premier partenaire commercial de l'Afrique, ne peuvent que constituer un tandem efficace au service d'une véritable relation tripartite associant l'Afrique dans le cadre d'une approche win-win », a conclu Mbarka Bouaida, la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération❚
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Maroc-Chine, ce qu’en pense Othman Benjelloun
Lors de la première édition des Rencontres « China-Africa Investment Meetings », le président de Groupe BMCE Bank of Africa, initiateur de l’événement, a prononcé une allocution où il confirme tout l’intérêt pour le Maroc de s’ouvrir davantage sur la Chine.
« Le rapprochement entre la deuxième puissance économique au monde et moteur de la croissance mondiale qu'est la République Populaire de Chine d'une part et, d'autre part l’Afrique, le continent de toutes les richesses et le pôle émergent de la politique et du développement, revêt aux yeux du monde, une importance grandissante. Il l'est pareillement à nos yeux, au sein du Groupe BMCE Bank of Africa », a souligné le Président Benjelloun.
Principaux arguments avancés :
. Désormais, la Chine représente le premier partenaire commercial de l'Afrique ainsi que l'une des principales sources de nouveaux investissements: 200 Milliards de Dollars d'échanges globaux – des niveaux qui furent multipliés par 20 en 12 ans – et 3 milliards de Dollars d'investissements Directs, des chiffres également en croissance constante.
. Les pays d'Afrique ne peuvent oublier que la Chine avait « osé croire » en eux à un moment où le continent n'était pas encore considéré « l’Eldorado » qu’il est devenu aujourd’hui.
. La Chine avait, en effet, encouragé l’essor du commerce avec notre Continent par des dons ou des prêts publics puis avait progressivement étendu sa coopération à un éventail large de secteurs et d’aspects du développement des pays africains.
. L'Afrique, quant à elle, du fait de ses frontières balkanisées, se meut progressivement dans des ensembles régionaux. Émergente, elle a dorénavant de nouvelles ambitions, celles de poursuivre la modernisation de ses infrastructures, développer son secteur agricole, implanter de plus en plus de processus de transformation industrielle sur ses territoires, bénéficier du transfert de savoir-faire étranger et ainsi, renforcer les capacités de son jeune Capital Humain.
Conclusion : « Aujourd'hui ces deux puissances émergentes semblent vouloir écrire de nouvelles pages de leur histoire partagée ». C’est ce qui justifie d’ailleurs l'opportunité ressentie au sein du Groupe BMCE Bank of Africa, d'organiser, en partenariat avec China-Africa Joint Chamber of Commerce & Industry, « China-Africa Investment Meetings ».
Othman Benjelloun a rappelé que la relation Maroc-Chine remonte fort loin dans l’histoire, jusqu'au 8e siècle sous la dynastie chinoise des Tang. C'est une relation qui fut magnifiée par les visites de voyageurs des deux nations, notamment, en 1346, d'Ibn Battouta, ressortissant de ce que l'on nommait alors « L'Empire fortune » alors qu'il séjourna trois ans durant, dans « l'Empire du Milieu ». « C'est aussi une amitié qui fut consolidée à l’ère contemporaine quand le Maroc fut parmi les tous premiers pays au monde à reconnaitre la République Populaire de la Chine, en novembre 1958. Depuis, le peuple de la « Grande Marche » partage avec le peuple de la « Marche Verte », un respect profond pour la souveraineté et l’intégrité territoriales », a-t-il noté.
Se tournant vers l’avenir, Benjelloun a affirmé : « Nous croyons d'autant dans cette ambition africaine et dans la réalisation réussie de la "stratégie nationale africaine" du Maroc qu’elle est portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI ». Et d’ajouter : « Nous sommes davantage confortés dans cette «foi continentale» qu’Autorités publiques et privées marocaines se sont, ensemble, attelées à promouvoir à Casablanca, un Hub financier, dénommé Casa Finance City. Par l’accueil à Casa Finance City de co-entreprises maroco-chinoises et d’établissements financiers et de Sièges sociaux de grandes entreprises chinoises, Casa Finance City peut leur donner l’opportunité d’élaborer puis d’affiner, une stratégie proprement africaine qui passe par le Maroc ». D’où l’appel du Président Benjelloun à la création de Joint-Ventures destinées à adresser les marchés africains, notamment dans les pays où les banques marocaines sont implantées, dans les régions francophones autant qu’anglophones et, bientôt, lusophones. Pour lui, les domaines porteurs sont nombreux : l’Automobile, l'Agriculture, les Phosphates, les Énergies Renouvelables, la Logistique, les Nouvelles Technologies de l’Information, le Tourisme, les infrastructures. « Les besoins sont multiformes et incommensurables tant au Maroc que dans le reste de l'Afrique ! », a-t-il assuré.
« La Chine, nous y sommes présents depuis 14 ans à Beijing (Pékin) », a-t-il rappelé, avant d’annoncer que très prochainement, cette présence sera renforcée par l’ouverture d’une succursale à Shanghai. Othman Benjelloun veut que le cours de l’histoire s'accélère aujourd’hui. « C’est le sens ultime à donner à l'appel que nous lançons aujourd'hui pour une alliance sino- maroco- africaine pour le co-développement de l’Afrique », a-t-il conclu.