Le Maroc vient d’élever le niveau de vigilance face au terrorisme et a adopté un plan sécuritaire plus important. Il déploie de manière unifiée, les forces de police, la gendarmerie, l’armée et les forces auxiliaires. C’est la première fois depuis 35 ans que l’armée est impliquée dans des opérations de police, de sécurité intérieure. Le risque terroriste est réel. Tous les regards sont braqués sur la Syrie et l’Irak, mais on oublie que la Libye, le Mali, le Sahel sont des sanctuaires pour des jihadistes qui ont, en majorité, fait allégeance à Daesh. L’Algérie refuse une collaboration pour parer à ces dangers par aveuglement anti-marocain. On voit le résultat de cet aveuglement, l’Algérie et la Tunisie sont la cible d’actes terroristes de plus en plus fréquents et conséquents. Le Maroc se sait menacé parce que son projet national est aux antipodes de l’obscurantisme, parce qu’il s’essaye quotidiennement et avec réussite à l’exercice de l’intégration à l’universalité dans le respect de son identité. La décision de renforcer le dispositif est probablement liée à des renseignements, à des évaluations du risque. On peut faire confiance à nos services, ils ont démontré leur efficacité durant toute la décennie écoulée. Mais cette lutte n’est pas que sécuritaire, même si ce volet est capital. Il faut que la société prenne la mesure de la menace et réagisse. Religieux, acteurs politiques, militants associatifs, éducateurs, sont interpellés. Que fait-on pour contrecarrer, éradiquer, ce phénomène de marocains jihadistes, prêts au pire au nom d’une idéologie irrationnelle, barbare ? C’est une question qu’il faut nous poser de manière collective, sans fard, pour aboutir à des plans d’action. La décision de rehausser la vigilance sécuritaire est sage, responsable. Mais elle ne doit pas donner lieu à la moindre psychose. Le terrorisme, comme son nom l’indique, cherche d’abord à installer le sentiment de peur dans les sociétés qu’il vise. Ne lui faisons pas ce cadeau. Le Maroc a déjoué des attentats, démantelé des cellules et évité des meurtres. Certes le risque zéro n’existe pas, mais on ne peut que saluer les mesures protectrices des services de sécurité dont le rôle est précisément d’assurer la stabilité du pays. Pas de panique donc, mais aucun aveuglement. Nous savons tous que l’environnement régional est porteur de risques et que cela va durer longtemps. C’est un moment propice pour dessécher les sources du terrorisme, et c’est un combat collectif ❚