
La prise d’otages de Sydney, les événements de Syrie où les milices n’arrêtent pas d’avancer malgré les frappes de la coalition, ce qui se passe en Lybie, le démantèlement de cellules Jihadistes dans pratiquement tous les pays occidentaux, nous interpellent tous. De la même manière, on peut émettre des réserves sur la stratégie adoptée dans cette nouvelle phase de la guerre contre le terrorisme. Nous savons tous que l’origine du drame est ailleurs. Que des citoyens occidentaux choisissent le camp du terrorisme, pose la question de l’intégration de ces populations dans leur pays d’accueil. Mais au-delà, le discours de la haine alimente assurément le terrorisme. Or, les responsabilités sont partagées. L’islamophobie ambiante, sur fond de crise économique, fragilise les individus, radicalise les fractures identitaires. Le nier est impossible. Ce discours n’est plus l’apanage de nervis de l’extrême droite. Il s’est imposé dans le débat public. En permettant à des idées qui confinent au racisme d’être "normalisées" les grandes démocraties ont creusé un sillon pour le Jihadisme. Dans la sphère arabo-musulmane, la réaction face au discours de la haine n’a pas été plus hardie. Cette sphère est très impactée par le conflit israélo-palestinien. Le déchaînement des passions est peu propice à un discours humaniste, de raison. Croire que les solutions militaires, sécuritaires, sont décisives est absurde. Cela fait quatorze ans que cela dure. Al Qaida et Daech, sont plus forts que jamais. Pire, le terrorisme est devenu une question domestique pour les pays occidentaux, non seulement par le biais des citoyens d’origine musulmane mais aussi des convertis. Croire que réduire militairement les Jihadistes écarte le drame, est une impasse intellectuelle. Il faut s’attacher à des politiques de co-développement, qui mettent au centre les problématiques d’éducation. On le répète depuis des années, mais pendant ce temps, il y a diminution des aides, absence de soutien aux transitions démocratiques. Le plus grave c’est la démission des élites face au déferlement du discours de la haine, à la complaisance des médias, à l’atonie des législateurs. Or, ces discours tuent des innocents, le genre humain vit des heures sombres et les faux prophètes en sont responsables z