Dans le nouveau film de Mohamed Mouftakir « L’orchestre des aveugles », Ilyas Eljihani, 11 ans, interprète avec brio le rôle du petit Mimou qui tente tant bien que mal de ne pas décevoir son papa violoniste.
Pour incarner l’enfant qu’il était à l’écran, Mohamed Mouftakir a peiné à dénicher la perle rare. « C’était difficile de trouver cet enfant génie. Je craignais de ne pas trouver un tel personnage sans qui le film n’aurait pas été fait. Au départ, ce n’était pas évident, j’avais une centaine d’enfants à «caster» jusqu’au jour où une amie m’appelle pour me proposer son neveu. Dès que je l’ai vu, je me suis dit : voilà l’enfant que je cherche », avait confié le réalisateur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Mohamed Mouftakir avait bien raison de suivre son intuition. Le jeune Ilyas a fait montre d’une capacité de jeu exceptionnelle, un jeu bluffant et une interprétation qui prend aux tripes qui lui ont valu une standing ovation de la part du public après la projection du long métrage à la dernière édition du Festival International du Film de Marrakech et l’ont révélé au monde. Il faut dire que son personnage n’était pas facile à interpréter, surtout pour un novice qui ignore tout du monde cinématographique. Passionné de films marocains et fasciné par le cinéma, le jeune Ilyas a néanmoins fait preuve d’une grande docilité pendant le tournage. Sa capacité d’écoute et son sens aigu de l’observation lui ont permis d’apprendre sur le tas et de profiter au maximum du coaching des acteurs et de l’équipe professionnelle qui l’entouraient. Parfaitement crédible dans son rôle, Ilyas nous livre un Mimou attachant et émouvant, un Mimou rêveur, amoureux et romantique qui évolue dans un environnement débordant d’émotion et de finesse. Rencontre avec un jeune acteur en devenir.
L’observateur du Maroc et d’Afrique . C’est la première fois que tu joues dans un film au cinéma ?
Ilyas ELjihani : Oui
Comment ça s’est passé le casting ?
On a vu l’annonce sur Facebook et c’est ma mère qui m’a emmené pour passer le casting. J’ai rencontré pour la première fois Mohamed Mouftakir, il m’a posé des tas de questions, il a vu comment je me comportais, on a parlé longuement, il m’a expliqué le rôle, son personnage quand il était petit. Il m’a raconté son histoire, son enfance…
Qu’est ce qui t’a séduit dans le rôle ?
J’ai adoré interpréter le rôle de Mohamed Mouftakir lorsqu’il était enfant. J’étais content de jouer avec des acteurs comme Younès Migri, Fahd Benchemsi, Mouna Fettou, Feu Mohamed Bastaoui,…pour moi, c’est une chance inespérée. En fait, je n’ai pas trouvé une grande difficulté à jouer le personnage de Mimou parce que j’étais très bien coaché, les acteurs m’aidaient énormément, ils m’encourageaient. J’ai dû d’abord apprendre par coeur les dialogues, puis, une fois sur le plateau, je les récitais. Par la suite, l’équipe me montrait comment il fallait jouer telle ou telle scène,… J’ai trouvé une grande facilité à apprendre les dialogues, ça m’amusait énormément.
Vous faisiez plusieurs répétitions ?
Généralement, on faisait deux à trois reprises. Le tournage n’était pas très éprouvant.
Tu es amoureux de Chama, la bonne. Comment tu préparais ton rôle ?
Une fois arrivé sur le plateau, je commençais à apprendre les dialogues de la journée, de la séquence, puis ça se faisait tout naturellement.
Tu étudies ?
Oui, en 5e année, à l’école « la Petite Maison » à l’Oulfa.
Est-ce que l’idée de devenir comédien t’a déjà effleuré l’esprit ?
Non, du tout. C’est la première fois que je passais un casting dans ma vie, je n’ai jamais fait de séance photos auparavant.
Comment est née ta passion pour le grand écran ?
J’aime le cinéma en général, surtout les films et les séries marocaines, comme « Bila Houdoud »,… J’adore particulièrement Fahd Benchemsi, il est très fort comme acteur, c’est un grand artiste.
à part jouer la comédie, qu’est ce que tu aimes faire dans la vie ?
J’adore le foot, les joueurs. Moimême, je joue dans un club à Casablanca.
Quelle a été la réaction de ta famille ?
Ils m’ont beaucoup encouragé et ils ont tous apprécié mon jeu de rôle. Ils sont fiers de moi.
Est-ce que tu aimerais en faire ton métier plus tard ?
Oui, je voudrais pouvoir continuer à faire l’acteur, le domaine cinématographique est génial, tout me fascine, faire la comédie, la réalisation,… J’adore le rapport à la caméra, c’est magique. En fait, j’aime qu’on me filme, je suis conscient que je joue un rôle et j’adore cela.