Nul ne peut se désintéresser du sort de l’Afrique. Ce continent, berceau de l’humanité, est essentiel économiquement, mais aussi sur les plans sécuritaires, de maîtrise des flux migratoires et de stabilité internationale. Au-delà, il y a bien évidemment les convictions humanistes, qui font que chacun d’entre nous veut le mieux pour le reste de l’humanité.
La question de la transition démocratique en Afrique se pose depuis un quart de siècle. L’on se rappelle des différentes conférences démocratiques des années 90 qui ont initié des transitions ayant parfois abouti à des alternances pacifiques, souvent cahoteuses, voir vite abandonnées.
Mais la lame de fond existe. Des pays comme le Sénégal, le Ghana, ou encore l’Ethiopie et la côte d’Ivoire sont définitivement installés dans des systèmes démocratiques, avec des élections libres et transparentes et le respect des résultats par tous. Le Nigeria a connu une alternance par les urnes, qui a amené un Président de confession musulmane au pouvoir, alors que ce grand pays fait face au terrorisme, est miné par des défections de l’Etat Central.
Pas moins de 16 pays africains vont connaître cette année des élections générales ou présidentielles. En majorité, ces élections se préparent dans le consensus. Parfois, comme on l’a vu au Burundi, elles sont l’occasion de déchirements dangereux pour l’unité nationale.
C’est dans ce contexte que «United for Africa's Democracy Future» (l’UADF) a été créée. Pour son Président, le Général James L. Jones, ancien conseiller à la Sécurité nationale du Président Obama, le moment est décisif pour la démocratie africaine. Il considère que «la consolidation de la démocratie est cruciale pour la promotion de la coopération entre les Etats africains et l’accroissement d’une prospérité partagée à travers le continent».
L’UADF compte d’abord promouvoir une démarche inclusive, à caractère objectif, sur les différentes constructions démocratiques en Afrique. C’est un grand chantier parce que les grilles de lecture ne peuvent qu’être biaisées, quand elles ne tiennent pas compte des spécificités historiques, de la culture, de l’avancement de la construction de l’Etat-Nation dans chaque pays.
Tout l’enjeu sera d’accompagner, de soutenir les transitions démocratiques en étant ferme sur les principes, mais aussi ouverts aux contraintes décrites plus haut. L’objectif final étant que les millions d’africains puissent s’exprimer, voter, pour décider de leur avenir.
L’UADF est une première mondiale. C’est la première ONG, totalement indépendante, qui se fixe comme champ d’action le soutien à la démocratisation en Afrique.
D’autres initiatives devraient fleurir car les enjeux dans ce continent sont énormes. Selon tous les économistes, cette région a le plus fort potentiel de croissance et pourrait tirer l’économie mondiale pour les décennies à venir. Si ce continent ne se développe pas face aux chocs climatiques, il risque d’être un gros pourvoyeur de migrants. Le terrorisme islamiste y est déjà présent et menace la stabilité de plusieurs pays.
La démocratie et la bonne gouvernance sont l’antidote à tous ces problèmes, parce qu’elles constituent la base du développement. Y contribuer est un objectif louable et c’est ce que ressort des intentions de l’UADF.