Interview « Nous sommes déterminés à continuer à cultiver les jardins potagers et à promouvoir l'agro-écologie »

Zoubida Charrouf, est présidente de l’Association Slow Food Maroc. Cette militante de la première heure pour le Slow Food ne cesse de s’activer pour expliquer ce concept au plus grand nombre. Sans nul autre moyen que sa ferme conviction, elle ne cesse d’élargir le cercle des adeptes…

L’Observateur du Maroc. Est-ce que le concept Slow food commence à prendre ses marques au Maroc ?

Zoubida Charrouf. Je pense que cela évolue positivement. Quand je vois le nombre de personnes qui assistent à nos manifestations, alors que nous avons zéro DH pour la publicité, je ne peux que m'en réjouir.

Comment vous y prenez vous pour élargir le nombre d’adeptes de ce concept ?

Cela passe par l’organisation des ateliers de goût pour apprendre aux gens comment utiliser nos cinq sens. Il y a aussi l’atelier des semences qui permet de reconnaître les semences pour pouvoir les protéger. S’y ajoutent des conférences de sensibilisation à la nourriture bonne propre et juste, tout comme des évènements visant à rapprocher les producteurs des consommateurs que nous appelons co-producteurs. L’Alliance des chefs restaurateurs avec les petits producteurs est un exemple. Le marché de la terre, encore en projet, en est un autre. Autre action : Accompagner des coopératives de production (structuration, labels, filière vente) autour des produits sentinelles ou de terroir. Je rappelle que quatre sentinelles ont été reconnues depuis 2001 : huile d'argan, safran de Talliouine, sel de Zerradoune et cumin d'Alnif. La sensibilisation passe aussi par le biais de manuels de bonnes pratiques pour nos organisations, des jardins potagers dans des écoles. A noter que chaque année, nous organisons, au Maroc comme ailleurs, Terra madre day le 10 décembre. Nous participons aussi à la rencontre du réseau tous les 2 ans à Turin où se tient également le salon du goût auquel nous participons également. Pour rappel, le congrès international de Slow Food a été organisé au Maroc en juin 2011. Des participants sont venus des 5 continents pour réfléchir à la stratégie Slow Food.

Quelles sont les autres actions que vous comptez mener ?

Nous sommes déterminés à continuer à cultiver les jardins potagers et promouvoir l'agro-écologie. Une formation est en cours de programmation en avril aussi bien pour les Marocains que pour les coordinateurs des pays de l'Afrique francophone. Il est prévu également le lancement officiel de l'alliance chef restaurateurs-petits producteurs en mai 2013. Nous comptons aussi établir ce qu'on appelle l’Arche du Goût : un catalogue de tous les produits marocains bons, propres et justes et qui sont en voie de disparition. Nous poursuivrons la sensibilisation au niveau des écoles primaires à la bonne nourriture et l’organisation d’évènements (Terra Madre day), conférences, film débat, etc. Sans oublier le marché de la Terre, qui dure un mois. Au passage, nous participons au Cremai où 30 stands sont alloués gracieusement par le groupe Rahal à nos petits producteurs.

Paru le n°212 de L’Observateur du Marocריפוד לרכב