L’accès des femmes à la santé est un droit humain fondamental : tel est le thème de la conférence qu’organisera l’Union de l’Action Féministe à l’occasion de la Journée mondiale d’action pour la santé des femmes lundi 28 mai 2018 à Casablanca. Par la même occasion, l’accent sera mis également sur la violence sexuelle, la santé reproductive et les maladies sexuellement transmissibles.
Indicateurs alarmants
Selon une étude du Haut- Commissariat au Plan, 2,1 millions femmes marocaines, soit 23% de marocaines, ont subi un acte de violence sexuelle à un moment ou à un autre de leur vie, dont 6.6% dans le cadre conjugal.
Autre chiffre inquiétant : les chiffres relatifs au virus du SIDAmontrent que parmi les marocains atteints du virus, 39% sont des femmes et que 70% des femmes atteintes ont été contaminées par leur conjoint. La prévention des maladies sexuellement transmissibles et du cancer du col de l’utérus accuse également du retard.
Le cancer du col de l’utérus, un mal éradicable grâce à la vaccination et le dépistage, atteint plus de 2200 femmes chaque année au Maroc, un des taux lesplus élevés dans le monde arabe, et est dans plus de 99% des cas dus au virus du papillome humain (HPV). Aujourd’hui, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l’inclusion du vaccin anti-HPV dans les programmes nationaux de vaccination, mais on tarde à prendre cette décision au Maroc.
Questions essentielles
Quels sont les problèmes de santé reproductive au Maroc et quel bilan des maladies sexuellement transmissibles? Quel est l’état des lieux des violences sexuelles faites aux femmes? Où en est la prévention contre le cancer du sein et du col de l’utérus ? Et quel rôle peuvent jouer les associations pour la santé reproductive ?
Proposer des réponses à ces questions, partager l’expérience et apprendre les uns des autres pour avoir un impact plus fort est l’objectif de la rencontre du 28 mai à Casablanca. Les débats seront animés par des experts de renom dans le domaine de la santé des femmes, des chercheurs scientifiques, des militants associatifs et des acteur-e-s dans le domaine de la santé dont Professeure Fatima Maghnaoui (Coordinatrice du Collectif National Droit à la Santé), Docteure Boutaina Alami Machichi (Coordinatrice Nationale de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le SIDA), et Professeur Rachid Aboutaieb (Urologue et Président de l’Association Marocaine de Sexologie) pour ne citer que ceux-là.
Rendez-vous lundi 28 mai 2018 à l’hôtel Sheraton à Casablanca
Cartes de visite
L'Union de l’Action Féministe (UAF) est une association non gouvernementale, à but non lucratif. Créé en 1987, elle est composée de 33 bureaux de section à travers les différentes villes marocaines. L’Union de l’Action Féministe a pour objectif la promotion de la situation des femmes au niveau social et juridique et l'éradication de tout type de discrimination à l'égard des femmes.
En tant que membre du réseau droit à la santé, l’Union de l’Action Féministe travaille sur plusieurs programmes en relation directe avec la santé psychologique, physique et sociale des femmes tels que : la lutte contre le mariage des mineurs, la lutte contre la traite des humains, la santé sexuelle et reproductive des femmes, la lutte contre les cancers de sein et du col de l’utérus.
La coalition régionale pour l’élimination de l’HPV est une initiative du Centre Tunisien de la Santé publique qui regroupe plusieurs ONGs, chercheurs, cliniciens et activistes de la société civile de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Cette coalition a pour but de renforcer la coopération et le partenariat entre les organisations nationales impliquées dans les droits humains et la promotion de la santé des femmes, des adolescents et des populations vulnérables et d’encourager le dialogue pour le renforcement des connaissances sur le HPV. Elle vise également à appuyer l’implémentation des stratégies nationales pour le dépistage et la prise en charge du cancer du col et la mise en œuvre de la vaccination anti-HPV dans le cadre des programmes nationaux de vaccination.
Pourquoi une Journée mondiale d’action pour la santé des femmes ?